• Abandon d'Humanité

    - Ton humanité.

     

    Sebastian avait lâché cette phrase avec le plus grand froid, faisant frissonner de peur la jeune femme assise à son côté.

     

    "Ma chérie, si vous voulez passer le Portail du Diable il te faut abandonner ce qui fait de toi une mortelle."

    - La solution était-elle aussi simple que ça ? murmura Sebastian en proie à une peur glaçante tel la lame froide des géants de glace.

    - Ma chère, fit le vampire, le regard adoucie en une tristesse peu masquée, il te faut abandonner ce qui fait que tu es humaine aux yeux de ce monde afin d'entrer dans celui de ceux qui n'existent plus. Sinon le Passeur ne vous laissera pas passer et Il te possédera pour l'éternité.

    - C'est à dire ?

    " Un Mariage Démoniaque permet à l'âme qui cherche à entrer dans ce monde, de ne pas mourir et d'y vivre tranquillement. Toutefois, seul le Passeur peut décider de qui passe et qui... reste avec lui..." expliqua Margaret.

    -Si votre lien est renforcé par ce mariage et que tu accepte de donner ton humanité de ton pleins gré au Passeur alors ta vie avec moi pourra être accepté sans que personne ne... disparaisse. comprit Sebastian.

     

    Si la solution été aussi simple, pourquoi ne l'avaient-ils trouvé nul part ?

     

    - Pourquoi j'ai l'impression que ce n'est pas fini ?

    "Fanny... si le mariage est accepté par le Passeur et le Prêtre, tu ne pourras plus jamais être séparée de ton mari sous peine que la folie te transforme en un être vile et aussi repoussant que les Anges Noirs." avoua Margaret.

     

    La jeune femme caressa son ventre légèrement arrondit et poussa un long soupir.

     

    - Que c'est reluisant.

    - Nous n'avons pas le choix, fit Sebastian en entourant ses épaules de son bras puissant et glacé. Il faut le faire le plus vite possible.

    - La discrétion est de mise mon enfant. fit le vampire.

     

    Fanny sentit les choses déraper et ne su à quoi se raccrocher, sa respiration se coupa et son cœur battit la chamade.

     

    La pauvre femme se sentit défaillir.

     

    Vite ! Sebastian l'attrapa et la fit sortir dans la cour. De l'air, il lui fallait de l'air, elle avait besoin de respirer et reprendre ses esprits.

     

    À l'extérieur, il lui caressa le dos, inquiet de l'état de détresse de sa femme.

     

    - Je vais bien Sebastian, lui dit-elle. Je pense juste que toutes ces informations d'un coup m'ont fait perdre les pédales.

    - Je le sais fort bien, ma belle. 

     

    Ils se serrèrent l'un contre l'autre, profitant du silence nocturne, laissant le vent du soir rafraîchir la jeune femme qui se mit à frémir.

     

    - Allons-y ! déclara t-elle une fois calmée.

     

     

                                                                                           [...]

     

     

    Durant ses recherches, Sebastian avait fait la connaissance d'un Prêtre, lui aussi Seigneur Démoniaque. Aussi avait-il fait appelle à lui pour les marier.

     

    Fanny avait contacté sa tante dans le plus grand secret, afin de lui faire rencontrer cet homme qu'elle avait passé sa vie à chercher.

     

    Quand ils s'étaient retrouvé face à face, Arabelle l'avait pleuré et remercié d'avoir réapparu dans leurs vies. Tomas avait salué la ténacité de cette femme courageuse qui avait aidé 

     

    - Vous êtes le portrait de votre mère. lui avait-il dit.

     

    Arabelle en avait rougit et l'avait remercié sans s'arrêter, ce qui avait fait sourire le vampire et rire le reste de leur famille.

     

    - Vous êtes exactement ce que mère nous a dit de vous. Ma sœur ne l'a jamais cru, pensant à un adultère de sa part. Mais j'ai toujours pensé que vous étiez quelque part, non loin d'elle.

    - C'est vrai, je n'étais pas loin et c'est grâce au mari de votre nièce que j'ai pus la retrouver. Bien que ce soit trop tard dans ce monde...

    - Mère m'a laissé quelque chose au cas ou je vous retrouve.

     

    Elle avait sortie de sa pochette une petite boite que Therkès avait reconnu, des larmes avaient coulés sur ses joues creuses. Il s'était laissé tombé sur le sol face à la femme emplit de bonté qui la lui avait tendu avec tendresse.

     

    - Elle tenait à ce que vous la récupériez, si un jour je vous retrouvais. avait-elle dit, touchée par l'émotion.

     

    Le vampire avait prit la petite boite noir aux dorures entrelacées avec précaution, comme si elle était fragile. 

     

    - Mon père savait qu'elle vous aimait encore, mais il avait accepté son sort : celui d'être amoureux d'une femme qui était éprise d'un être perdu à jamais. avait-elle avouée.

    - Que Dieu vous soit clément ma Dame, avait fait le vampire reconnaissant. Je ne puis espérer meilleur cadeau que celui que vous me rendez.

    - J'ai toute fois une requête à vous soumettre. 

     

    Les traits tirés de la femme l'avait alerté quand à la gravité de sa demande.

     

    - Je vous écoute, je ne puis vous refuser quoi que ce soit après le sacrifice de votre vie afin de me retrouver et de me rendre ce précieux trésor.

     

    Arabelle avait pris la main froide du vampire et planté ses yeux dans ce regard de jade.

     

    - Je vous en prie Monsieur, visitez votre fille à la Tour. Elle n'a jamais cru en votre existence et je ne veux quitter ce monde avec ce poids sur les épaules. Je sais que ma sœur est une criminelle, mais elle n'en reste pas moins votre fille. Mère a tout fait pour la remettre sur le droit chemin, mais a échouée au péril de sa vie. Mon père y a, quand à lui, laissé la vie en tentant de sauver mère et fille.

     

    Il avait promis. Il était un vampire certes, mais une promesse ne pouvait être brisée, surtout celle-ci. Bien que Margaret et Fanny lui aient expliqués ce qui l'avait amené à finir à la Tour, il avait réfléchit quelques instant avant d'accepter. 

     

    - Milady, j'accepte. Bien que ce soit à contre cœur, j'accepte d'aller rendre visite à mon enfant à la Tour.

    - Je vous y accompagne.

     

     

                                                                                             [...]

     

     

    Ils s'étaient donc rendu à la Tour, Arabelle s'était approché d'un des gardes afin de lui expliquer leur présence et ce dernier n'avait pas rechigné pour les accompagner vers la cellule en question.

     

    - Vous avez de la visite ! s'était exclamé le garde le visage sombre.

     

    Tomas avait pu apercevoir deux ombres se rapprocher des barreaux.

     

    - Ma chère sœur ! Mais qui vois-je, te voilà accompagnée d'un beau jeune homme qui plus est ? Ton mari ne te suffit plus ?

     

    Le couple avait éclaté d'un rire amère, mais quand la femme découvrit l'éclat triste qui avait traversé le regard sombre du vampire, elle s'était mise à lui cracher :

     

    - Quoi ? Avez-vous pitié de nous messire ? Voulez-vous faire l'aumône ?

    - Je n'ai point pitié de vous mon enfant. avait exprimé tristement le vampire, je ne fait que constater ce que votre mère et votre fille m'ont confié quand je les ai retrouvé.

    - "Ma fille". avait ricané la femme à la coiffure défaite.

     

    Il lui montra la boite contenant la bague de mariage de sa mère.

     

    - Voleur ! s'était-elle mise à hurler. Voleur, traîtresse ! Tu ose lui donner la bague de notre mère !

    - Cette bague... C'est moi-même qui l'ai offert à Lady Margaret le jour où elle a accepté de se marier avec moi.

     

     

                                                                                                    [...]

     

     

    - Grand-mère ! s'exclama la jeune femme, est-ce que cette couleur ira bien avec la table ?

    " Que penses-tu de cette couleur mauve et dorée ?" proposa le fantôme.

    - Oh, effectivement. 

     

    Fanny disposa la longue nappe sur l'autel que Sebastian et quelques autres démons avaient ramené puis lustré pour l'occasion.

    Suivant les directives du spectre, Fanny plaça, aidée de quelques démons inférieurs, les lourds bougeoirs sur l'autel de part et d'autre de l'autel, ainsi que plusieurs autres décorations quelque peu... morbide.

     

    Ce soir-même, leur mariage aurait lieu et ils quitteraient ce monde pour rejoindre le royaume de Sebastian. Y retrouverait-elle sa grand-mère en vie ? Therkès et Elisabeth seront-ils à nouveau réuni définitivement ?

     

    Son bébé survivra t-il à la cérémonie et au passage du Portail ? Que les attendaient-ils de l'autre côté du portail ? 

     

    Tant de questions restèrent en suspend dans son esprit, mais elle n'avait pas le temps de s'y pencher, l'heure de la cérémonie approchait.

     

    Plus que quelques heures avant que sa vie en tant qu'humaine ne cède le pas à une vie immortelle aux côtés de Sebastian, son Seigneur démon.

     

    "Va te préparer mon enfant." lui conseilla sa grand-mère.

    - Je vais l'y aider. fit la voix Arabelle.

    - J'ai rendu visite à notre fille. dit le vampire en s'approchant des deux femmes. Fanny vous êtes éblouissantes, mais le stress ne vous convient guère, vous devriez aller vous reposer le temps que l'on finisse de tout préparer ici.

     

    Fanny sourit à sa tante et son grand-père qui revenaient de la Tour. Elle l'embrassa sur la joue, ce qui fit sourire timidement l'homme. Elle quitta les lieux accompagnée de sa tante, laissant le couple seul.

     

    "Racontez moi."

    - Je ne m'attendais pas à être accueilli avec joie, mais de là à être traité de voleur et Lady Arabelle de traîtresse... soupira le vampire esseulé.

     

    Il lui raconta toutefois en détail sa rencontre avec sa fille et comment celle-ci ne le reconnaissait pas comme étant son géniteur. Le rejet avait été brutal mais il avait pu voir de ses propres yeux la noirceur qui avait pris possession de son engeance.

     

    " Oh Tomas, je suis si désolée de n'avoir pu la sauver..."

    - Ne vous en excusez pas mon amour, lui sourit-il tristement. Je sais que vous avez tout fait et rien que pour ça je vous en suis reconnaissant. Vous avez tenu bon et Lady Arabelle ainsi que feu votre mari Sir Marcopton, avaient été des plus courageux. Lady Arabelle m'a emmené sur la tombe de son père afin que je puisse lui rendre les hommages qui lui sont dû.

    " Vous avez toujours été un être empli de bonté mon doux amour", lui sourit cette dernière heureuse.

     

     

                                                                                                    [...]

     

     

    Allongée dans le bac fumant, dont s'en échappait des odeurs de plantes odorantes, Fanny se laissa aller à la chaleur du liquide qui dénouait ses nerfs trop tendu. Elle sentit glisser sur elle le souffle qui indiquait la présence de son mari, non loin d'elle.

     

    - Mon cher mari, souffla t-elle en souriant, vous êtes insatiable.

     

    Le souffle glissa sur sa poitrine et vint caresser le ventre arrondit de la belle Duchesse.

     

    - Bientôt mon doux époux... murmura t-elle, bientôt nous serons réunis pour l'éternité.

     

    Le souffle s'enroula autour de sa taille, comme si, Sebastian s'était invité dans son bain pour poser sa tête sur le ventre de sa femme. 

     

    - Ne sois pas pressé mon amour, nous aurons pleins d'autres enfants.

     

    Le souffle remonta sur sa poitrine dont les tétons se dressèrent sur son passage, excitant la jeune femme se cambra légèrement. Puis lécha le cou de la belle qui balança sa tête en arrière.

    Son bain se transforma en un pure moment de volupté, cela lui permit de calmer ses inquiétudes et de la rassurer pour la suite.

     

    Elle sortie du bac, attrapa une longue serviette de lin un peu rugueuse, qu'elle passa sur son corps.

     

    Sa tante avait préparé sa robe de mariée, elle l'avait étendu sur un cintre accroché au paravent.

    Une robe à manches de trois quart, simple, noir, cerclé d'un ruban rouge bordeaux, rappelant le regard colérique de son mari. L'encolure semi-basse, la jupe n'était point trop épaisse, bien qu'ils soient en pleins saison froide. Quelques cristaux avaient été cousu ici et là sans trop de fioritures.

     

    Une des servantes vint l'aider pour se coiffer. Un entrelacs de tresses sur un chignon las décorés de rubans noirs et bordeaux. Ses yeux furent maquillés d'un trait noir sur les yeux, les cils relevés et tintés de noir charbon. Sa bouche comporta un rouge un peu plus clair, qui allait parfaitement avec sa peau. Son collier qui tombait dans son décolleté complétait la tenue, une paire de boucle d'oreilles semi-pendantes vinrent compléter la tenue.

     

    Un dernier coup d’œil dans son miroir lui indiqua quelle créature elle était devenue auprès de Sebastian, ainsi que ce qu'elle comptait devenir une fois le Rideau passé.

     

    Sienne.

     

     

                                                                                            [...]

     

     

    Les invités arrivèrent près d'une demi heure plus tard. Sebastian les accueillis dans son beau costume de marié en queue de pie noir., ses cheveux bien coiffés en arrière. Une rose noire accrochée à la poche de sa veste brillait de milles feux.

     

    En dehors de la tante et de l'oncle de Fanny, il n'y avait aucun humain. Beaucoup de vampires, de démons étaient présent, représentant le côté du Seigneur terrifiant.

     

    Soudain, une calèche s'arrêta devant le manoir. Sebastian fut intrigué par sa présence mais quand l'un des laquets descendit de son siège pour se diriger vers la portière, il reconnu l'écusson royal.

     

    Ainsi la couronne avait décidé d'être présent pour cette soirée si spéciale.

     

    - Cher ami ! s'exclama la Reine en lui tendant sa main.

    - Votre Majesté.

    - Nous sommes désolés d'arriver en retard. dit le roi en ce montrant.

    - Que néni Majesté. s'exclama Arabelle qui accompagnait Therkès. 

     

    Tous s'inclinèrent devant les deux têtes couronnées.

     

    - Margaret...

    "Ma Reine", s'exclama le spectre, "c'est un tel plaisir de vous revoir."

     

    Arabelle les précéda à l'intérieur du manoir. En l'absence de Fanny, la tante s'était proposée, avec l'accord de Sebastian, pour jouer le rôle de l'hôtesse.

     

    - Il y a beaucoup de monde. fit remarquer la Reine en s'installant sur un fauteuil. 

     

    Son époux se plaça à ses côtés, jetant des regards tout autour de lui.

     

    - Qui sont-ils ? demanda le monarque.

    - Des amis ? Des connaissances du monde obscure. De la famille.

     

    Le Roi le dévisagea, avait-il peur de son ancien majordome ? C'était fort probable, mais ce qui allait suivre le serai plus encore.

    Un homme grand, habillé de la toge des Prêtres Sombres, une écharpe mauve autour du cou, arriva au niveau de Sebastian.

     

    - Mon Seigneur, Nous sommes prêt.

    - Merci Seigneur Sterider. Je vais faire appeler tout le monde. 

     

    Il envoya un homme prévenir que la cérémonie était sur le point de commencer, aussi la foule d'êtres surnaturels ainsi que la famille de Fanny, entrèrent dans la salle, allant s'installer sur les sièges disposés dans la grande pièce, sous le regard intrigué voir inquiet des deux monarques.

    Il leur fallut attendre encore quelques instants avant que la musique de la marche nuptial ne retentisse, jouée par une petite femme sur un piano qui ne ressemblait guère à un orgue d'église. Sebastian se tint droit, le regard rivé sur la porte qui allait s'ouvrir sur sa belle.

    Mais quand cette dernière entra, affublée de sa robe noir et rouge, un bouquet de roses rouges sanguines dans les mains, il sentit son cœur s'arrêter de battre. Elle était tout bonnement renversante et son ventre très arrondi ne faisait que rajouter à son charme.

    Dieu qu'elle était encore plus belle dans cet habit de mariée Démoniaque que dans sa robe blanche de mariage humain. 

     

    C'était Therkès, qui avait eu le privilège d'accompagner la Duchesse à l'autel, et l'on pouvait voir le regard de jade brillait d'une joie débordante. Fanny avait insisté pour que ce soit lui qui l’amène vers son époux et le vampire ne s'était pas fait prier. Manquant même de s'effondrer de bonheur, il en avait fait rire les trois femmes ainsi que l'oncle de cette dernière qui avait accepté volontiers de céder sa place à ce vampire qui l'en avait chaleureusement remercié.

     

    Quand ils se trouvèrent face à Sebastian, Therkès déposa la main de Fanny sur celle de l'ancien majordome royal et lui baisa la joue, souhaitant à cette dernière tout le bonheur possible ainsi qu'une longue vie.

     

    Le Prêtre commença par inviter les invités à se rasseoir, puis entama son récital habituel.

    Il se tourna vers les deux énormes bougies qu'il alluma une à une dans une lenteur calculée. Il entama des quantiques dans un latin sombre, tout en attrapant le poignard cérémoniel pour enfin se tourna vers le couple qui attendait, non sans une pointe d’inquiétude, la suite des événements.

     

    - Chers amis, famille et défunts, nous allons commencer le rituel du Diable. annonça t-il. Fanny Carmélia Marcopthon, ma chère, veuillez vous avancer vers l'autel.

     

    La jeune femme quitta donc Sebastian pour s'avancer de quelques pas. Le Prêtre lui présenta une coupe en or sertie de rubis et autres pierres précieuses toutes plus sombres et flamboyantes les unes que les autres.

     

    - À présent, lui expliqua t-il, je vais vous demander de faire couler quelques gouttes de votre sang dans la coupe, votre mari se joindra à vous pour faire couler le siens.

     

    Fanny lui prit donc la dague et se trancha la paume de main, une petite grimace craquela son visage heureux. Le sang carmin coula lentement dans la coupe. Une fois bien remplis, Sebastian vint la soutenir pour lui éviter une chute. Il lui prit à son tour la dague et se trancha la main sans aucune douleur.

     

    Son sang noir de démon vint s'écouler dans la coupe, se mélangeant à celui de sa femme qui sentit le souffle chaud de son mari l'entourer et se resserrer autour d'elle comme si il cherchait à l'emprisonner.

     

    - Êtes vous prête à abandonner votre humanité afin de passer le Portail ? demanda le prêtre à la jeune femme qui frôlait l'anémie.

     

    Plus déterminée que jamais, elle s'avança pour prendre la coupe dans ses mains.

    Le couple se fit face, lui tenant le poignard, elle tenant la coupe.

     

    - Je suis prête à abandonner mon humanité, si c'est pour vivre l'éternité avec celui qui m'est destiné. récita la jeune femme comme si elle était possédée.

     

    Le regard de Sebastian prit une tinte pourpre si sombre. Fanny y reconnu le démon ainsi que la passion qui l'accompagnait.

     

    - Que le destin vous lie. déclara le Prêtre. Vous pouvez tuer la mariée.

     

    Le Roi et la Reine se redressèrent en poussant des cris de protestation, mais on les obligea à se rasseoir.

     

    " Veuillez vous contenir ." tonna la voix du spectre qui flottait non loin d'eux.

    - Mais, il va...

    - Laissez les faire. C'est leur décision. coupa Therkès en regardant sa petite fille et son Seigneur exécuter la partie la plus importante.

     

    Sebastian lui murmura des mots d'amour auxquels elle y répondit, puis il la poignarda.

    Fanny failli renverser la coupe, mais tint bon.

     

    - Buvez Ma Dame. indiqua le prêtre.

     

    Elle s'exécuta et vida la coupe de leurs sangs mêlés.

     

    - Tiens bon ma douce. murmura Sebastian. Attends moi de l'autre côté.

     

    Fanny prononça ses derniers mots avant de s'éteindre.

     

    - Je t'aime Sebas...tian...

    - Que Satan nous bénisse de son pouvoir, que les anges lui épargnent le chemin de la félicité, que son corps soit emporté et sa vie réanimée. prononça le Prêtre. Faites vos adieux mon Seigneur, votre femme vous attend.

     

    Sebastian se releva, le corps sans vie de sa douce femme enceinte, encore chaud contre lui.

    Il salua l'assemblée et se dirigea vers la porte menant vers le grand sous sol où se trouvait le Portail et le Passeur.

     

    - Nous ne pouvons vous suivre. dit Arabelle une fois devant le Portail.

    - Je le sais. murmura Sebastian tristement. Je vous remercie Lady Arabelle, pour tout ce que vous avez fait pour sa famille et pour nous.

    - Ce n'est que la logique des choses, je tiens à ma nièce, alors prenez en soin.

     

    Le comte s'approcha d'eux et annonça haut et clair :

     

    - Attendez nous Seigneur, nous vous rejoindrons.

    - Je vous prends au mot Messire. Ma femme sera si heureuse de vous revoir à ses côtés. Vivez bien.

    - Prenez soin d'eux.

    - Comptez sur moi. 

     

    Le vampire s'approcha du démon qui fini de saluer ses invités et la royauté.

     

    - Il est temps, on doit y aller.

     

    Tairen prit forme : des ailes aussi noires que celles des corbeaux, un trou béant au niveau de la poitrine, s'y écoula du sang noir. Ses cornes torsadées blanches sortirent sur sa tête, ses bras et le bas de son corps se couvrirent de poils noirs, une queue noir pointue se montra, les griffes de ses doigts et de ses pieds s'allongèrent. 

     

    L'aura meurtrière du Seigneur réveilla le Passeur..

     

    " Que veux-tu ?" Le questionna l'ombre.

    - Laisse ma femme et mon enfant passer le Portail, qu'ils me rejoignent dans notre monde. ordonna le démon.

    "Ta femme t'y attends déjà." l'informa le Gardien. "Ton enfant... Est-il de ton sang ?"

    - Doute tu de moi Gardien ? retenti la voix dédoublée et furieuse du démon.

     

    Après un long moment qui lui paru interminable, le Passeur dit enfin :

     

    "Ton enfant peut passer. Bon voyage mon Seigneur"

     

    Les grilles en fer rouillé s'ouvrir dans un grincement lugubre. Tarien donna une impulsion à ses ailes qui le propulsèrent à travers le long couloir sombre.

     

    - Tiens bon ma douce, attendez-moi, j'arrive. murmura Tairen en forçant l'allure.

     

     

                                                                                                       ***