• Le Pacte de la Vérité

    -Posez-la sur notre lit voulez-vous ! retentit la voix de la Reine alors qu'ils entraient dans la suite luxueuse de la femme couronnée.

    - Entendu.

    Sebastian s'exécuta et déposa doucement l'endormis, il passa son pouce ganté sur ses joues pour effacer les traces du maquillage qui avait légèrement coulé.

    La Reine entra dans la chambre puis s'installa lourdement dans un des fauteuils en face du lit. Sebastian resta debout près de la Duchesse évanouie. Ils la regardèrent, la fureur n'avait pas quitté le regard du majordome. Il bouillonnait d'une envie meurtrière. 

    L'oiseau pendu à son cou se faufila à travers le corsage afin de déployer ses ailes, faisant sursauter légèrement Arabelle qui venait de s'installer au chevet de sa nièce. L'oiseau nocturne battit des ailes puis exécuta une révérence pour s'exclamer ensuite :

    - Vos Majestés, Lady Arabelle, je vous souhaite le bonsoir.

    - À vous aussi cher Cylur, fit la tante en adressant à l'oiseau un petit sourire.

    - Cylur, que nous vaut votre présence ? demanda le Roi en saluant d'un signe de tête l'oiseau en diamants.

    - Ma maîtresse. Le testament a été bafoué, il est temps qu'il soit appliqué en ses termes.

    - Mais Fanny ne se souvient pas, dit sombrement Sebastian le regard perdu sur le visage de la belle.

    - Alors, fit Arabelle, il est plus que temps que vous l'aidiez à retrouver ses souvenirs ou vous en souffrirez tout les deux.

     

     [...]

     

    En entrant dans la grande salle de bal, le majordome n'avait aucune envie de revoir ceux qui avaient osé blesser la jeune femme. Mais il avait reçu un ordre, aussi devait-il s'en acquitter avant de pouvoir retourner à son côté.

    Son entrée dans la salle, le silence se fit, les invités s'écartèrent de son chemin, trop apeurés ou impressionnés par l'aura froide qui se dégageait de lui. Il s'arrêta à quelques pas de la famille Marcopton, s'inclina.

    - Que... Que nous voulez-vous ? bredouilla la femme légèrement reculée derrière son mari qui toisa le majordome, cherchant à l'intimider. 

     

    Ignorant royalement l'homme insignifiant, il annonça :

    - Ses Royales Majestés vous attendront demain dans la salle du trône pour votre jugement. 

     

    Les visages blêmes du couple Marcopton ainsi que le Prince ils le dévisagèrent ahuris.

    - Que voulez-vous dire ? demanda un Comte posté tout près de la famille..

    Sebastian s'inclina puis partie. Il fut rattrapé par la voix du père qui claqua dans l'air :

    - Je veux récupérer ma fille ! Elle doit se marier avec McEwan !

    - Il n'y aura pas de mariage. Vous en avez perdu le droit depuis le décès de la douairière, rétorqua le majordome en tournant à demi la tête sur le côté, le regard étincelant d'une lueur froide.

    - Comment...

     

     [...]

     

     

    " Vous avez veillez sur ma petite-fille." 

    - Vous !

    Devant lui, se trouvait le fantôme de Margaret Marcopton, la grand-mère décédée de Fanny. Sebastian posa un genou au sol, la tête basse.

    " Relevez-vous Seigneur démon." l'intima t-elle toute sourire.

    Même morte, la douairière Marcopton avait ce sourire contagieux qui fleurit sur la bouche du majordome qui se releva pour lui faire face.

    - N'était-il pas trop cruel de votre part que de l'avoir laissé entre leurs mains, sachant ce qu'ils comptaient lui faire subir ? demanda t-il alors qu'ils avaient rejoins la chambre de service de l'homme.

    " Je le sais bien, mais je savais aussi que tu ne resterai pas inactif. Il va être temps pour toi de lui dire qui tu es et lui rappeler ce qu'elle a perdu.."

    - Serez-vous là pour la guider ? 

    " Je serai toujours près d'elle. C'est ma petite fille après tout. L'amour de ma vie, la lumière de cette famille bien trop ternis par le pouvoir et l'argent."

    - Je ne comprendrais jamais cette adiction à ça. dit-il en fronçant le nez. Ce déchet ne fait qu'engendrer des guerres inutiles et blesser... La blesser...

    Margaret, le regarda avec curiosité. Alors il se sentait ainsi...  Un tendre sourire compatissant fleurit sur son visage ridé.

    "Elle te hante, n'est-ce pas ?"

    - Plus que de raison. Je ne l'avais pas revu depuis longtemps... murmura t-il assis sur son lit, c'est à cause de la robe. Il n'y avait qu'elle qui pouvait déclencher la protection.

    " Veux-tu savoir ce qu'il c'est passé depuis tout ce temps ?"

    Margaret lui adressa un sourire puis conta ces années qu'il avait manqué.

     [...]

    Dans la chambre de la Reine, Fanny venait de se réveiller. la Reine avait fait venir une servante pour lui apporter une tasse de camomille, afin de soulager l'esprit et le corps de cette dernière.

    Quand elle reposa sa tasse, Fanny poussa un petit cri horrifié.

    Vite, elle attrapa un chiffon qu'elle tenta d'appliquer sur la trace bien rouge. Mais à mesure qu'elle s'acharnait à la faire disparaître, la trace ne disparaissait pas. Fanny était au bord de l'évanouissement, tant la nausée fut puissante, elle pleura de rage, s'acharnant à frotter sa peau qui devint irritée.

    - Oh ma chère enfant, fit sa tante en la prenant dans ses bras pour tenter de l'apaiser, mais rien n'y fit.

    - Je jure devant Dieu de tuer cette famille. s'emporta le Roi fou de rage.

    - Voyons mon cher ! le gronda sa femme en faisant un mouvement de tête pour lui désigner la pauvre Duchesse déjà bien mal en point.

    - Sa Majesté a raison. déclara une voix dans l'embrasure de la porte.

    Fanny releva la tête et se précipita vers le majordome qui se tenait dans l'embrasure de la porte. La colère l'avait déserté, il n'y avait maintenant plus qu'une haine puissante et une violente affection qui brillait dans ses yeux. Il la réceptionna quand elle lui tomba dans les bras. Sebastian tint Fanny serré contre lui comme si elle pouvait disparaître à tout moment. Il la serra jusqu'à la faire gémir de douleur, mais elle s'en fichait au fond, elle était dans ses bras.

    La honte la submergea à nouveau, mais très vite elle fut balayée par les lèvres du jeune homme.

    - Tu es à moi. 

    Par esprit de vengeance, il se pencha en avant et vint déposer sa bouche sur la marque du Prince pour la mordre jusqu'au sang, apposant ainsi sa marque possessive.

    Oui elle était à lui, maintenant qu'il savait tout ce qu'elle avait traversé depuis son départ pour la France. Depuis que ses parents l'avaient arrachés à lui.

    Il n'avait eu de cesse de la chercher, mais suite aux révélations de Margaret, Sebastain comptait bien rattraper le temps perdu et faire d'elle sa Reine.

    Si Elle n'avait pas trouvé ni enfilé la robe il aurait put mourir sans elle. Mais le hazard avait bien fait les choses, elle l'avait trouvée. Maintenant, elle était à lui et même si il avait une peur grandissante qu'elle disparaisse quand il lui révellerai son passé disparue et ce qu'ils étaient l'un pour l'autre ainsi que l'existence du testament de Lady Margaret.

    - Tout va bien. Vous êtes en sécurité maintenant.

     

    Lui qui pensait qu'elle l'avait quitté, à l'époque, pour fuir en France avec cette famille qu'elle détestait tant, venait d'apprendre qu'elle n'avait jamais voulu l'abandonner. Les révélations de la grand-mère l'avait ébranlé au point qu'il avait déjà esquisser dans son esprit démoniaque, les pires meurtres et autres scènes de torture pour cette famille qui les avaient brisé.

    Sebastian lui caressa tendrement la joue, tendresse qui trahissait une grand colère dévastatrice qui bouillonnait en lui avec force.

     

    - Vos Majestés, me permettez-vous de nous absenter cette nuit ? 

    - Il est temps. Partez, mais soyez ici à la première heure pour le jugement de votre famille. 

    - Votre tante restera ici avec nous. Soyez en rassurée mon enfant. dit la Reine.

    - Cylur, appela le majordome en soulevant la princesse dans ses bras. 

     

    L'oiseau reprit place au bout de la chaîne d'argent, tout trois quittèrent la chambre royal pour disparaître dans la nuit.

     

      [...]

     

    - Où m'emmenez vous ? demanda t-elle.

    Elle n'obtint aucune réponse, tandis qu'il traversait les couloirs du manoir de la douairière Margaret. Fanny détailla le lieu qui avait marqué son enfance et s'étonna de son état bien conservé, comme si quelqu'un y vivait encore. L'homme mystérieux ouvrit une porte et entra dans une grande pièce.

    - Ma chambre ! Nous... Vous... Comment connaissez-vous cet endroit ? 

    Sebastian la déposa sur le lit qui l'avait accueilli autrefois, puis se recula afin de mettre assez d'espace entre eux. 

    - Fanny...

    Il ne lui laissa point de temps pour parler que déjà il prit une forme de chat noir au pelage brillant, un collier autour de la gorge où pendait une clochette en argent.

    - Lune ! 

    Fanny se précipita pour ramasser le petit chat qu'elle avait bien connu durant toute son enfance. Elle le souleva et le serra contre sa poitrine, les larmes de joie glissèrent sur les joues de la belle Duchesse.

    Ce dernier ronronna contre son cœur, léchant gentiment la plaie que Sebastian avait laissé sur elle pour masquer la marque dégoûtante de McEwan.

    Mais alors qu'il profitait de ces retrouvailles tant espérés, Sebastian sauta à terre en reprenant forme humaine, le regard triste, il était temps de l'aider à se rappeler.

    - Fanny, installez-vous, j'ai quelque chose de très important à vous dire, fit-il le regard luisant.

    - De... Vous êtes... Lune ? Mais que... oh ma tête...

    Il l'aida à s'installer sur le bord du lit non sans lâcher sa main.

    - Ce que j'ai à vous dire contient des souvenirs que vous semblez avoir perdu. dit-il calmement. Nous nous connaissons vous et moi et cela ne date pas de ce soir.

    - Je... je ne comprends pas, que voulez-vous dire ?

    Sebastian pris une profonde inspiration puis lui conta :

    Ce que j'ai a vous dire, vous l'aviez su il y a longtemps avant votre départ pour la France. Je suis un démon. En Enfer, je suis un Seigneur puissant et craint. En entrant dans votre monde, je n'avais qu'une seule envie : dévorer des âmes. Alors je me suis mis à pactiser avec qui voulait de mes pouvoirs, du moment que je pouvais dévorer des âmes, le détenteur du pacte n'avait aucune importance pour moi.

    Fanny l'écouta attentivement fronçant les sourcils, cherchant à savoir qui il avait pu être dans son passé.

    Durant ce temps, j'ai rencontré un Seigneur de guerre anglais du nom de Sir Gustavson.

    La jeune femme tiqua. Dans un sursaut, elle le dévisagea angoissée.

    - Je... Je le connais. Père voulait que je l'épouse quand j'aurai eu atteins l'âge de seize ans, mais il est mort bien avant que cela ne se produise. Est-ce que...

    Oui, c'est moi. J'ai beaucoup aimé travailler avec cet homme, quand bien même il fut violent, ses objectifs ne me concernaient en rien, j'étais juste une arme entre ses mains, tant que son âme m'appartenait, j'étais à ses ordres. Quelques années plus tard, il m'ordonna de tuer une vieille femme : Margaret Macorpton.

    Je me suis alors approché de cette femme. J'étais curieux de savoir pourquoi un Seigneur de guerre voulait absolument tuer cette femme qui n'avait rien fait. Quand je l'ai rencontré, j'ai appris d'elle beaucoup de chose sur votre monde. Elle avait compris qui j'étais avant même que je ne puisse esquisser le moindre mouvement

    - Grand-mère avait un don pour le surnaturel et le genre humain. murmura la jeune femme avec nostalgie.

    - C'était une femme fort intéressante en effet. répondit-il. Plus j'apprenais à connaître cette femme, moins j'avais envie de la tuer. Son âme ne m'aurai rien apporter, alors j'ai fait ce que j'aurai dû faire depuis longtemps...

    Il laissa sa phrase en suspend pour que la jeune femme comprenne bien. Son regard glacial lui laissa entrevoir la lueur qu'il espérait y apercevoir.

    Un soir, alors que je rentrais du manoir, j'ai fais en sorte qu'un des serviteurs ne l'empoisonne pour lui voler son âme. Je l'ai dévoré jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien, mais malheureusement pour moi, j'ai été blessé par le chef de la garde. Je ne m'y attendais pas, aussi me suis-je enfuis après l'avoir dévoré à son tour. J'ai dû faire un choix, je me suis transformé en un chat noir aux reflets bleus et violets pour leur échapper. Mais alors que j'étais sur le point d'y laisser ma peau, une petite fille m'a trouvé devant les grandes grilles du manoir...

    J'étais très faible et ensanglanté, mais cette petite fille m'a recueillis dans ses bras et cachée chez sa grand-mère que j'avais sauvé d'une mort certaine. D'un meurtre inhumain. Je suis un démon, mais je n'avais pas le cœur à exécuter ma mission. Cette petite fille m'a cachée, soigné, nourris, aimé. J'ai joué avec elle, dormis dans son lit, partagé ses bains...

    À l'évocation de ces souvenirs, Fanny rougit.

    Mais cette petite fille a disparue du jour au lendemain, m'abandonnant, seul dans ce manoir, Margaret m'aida à trouver un travail et je fus engager au service de la Royauté. Cependant, depuis la disparition de cette fillette, je n'ai plus fait aucun pacte. Mon âme lui appartenait indéniablement et je me refusais à souiller ce que j'avais gagné grâce à elle.

    - Alors c'était toi. Toi qui m'a ainsi sauvée d'un mariage non désiré et toi qui a été mon ami durant tout ce temps. murmura Fanny en enfonçant dans le noir cerclé de rouge de ses yeux, son regard glacial qui s'était réchauffé. Je ne sais pourquoi je ne me souvenais pas, je ne sais pourquoi d'un coup ton visage avait disparue de mon esprit, mais Lune lui y était resté ancré. C'était donc toi...

    Il lui caressa la peau douce de sa joue.

    - Tu te souviens ?

    - Oui, clairement. s'exclama la jeune femme en prenant son visage anguleux en coupe dans ses paumes de mains gantées. Oui je me souviens, chaque mot chaque détail, chaque regard... Oh mon Dieu Sebastian !

    Elle fondit sur la bouche du jeune homme pour la posséder avec joie. Le soulagement qu'il ressentait valait tout les pactes du monde. Ils s'étaient retrouvés, ils ne se quitteraient plus. Sebastian glissa ses doigts autour de la nuque de la Duchesse pour approfondir leur baiser qui se fit langoureux, faisant gémir la jeune femme en tenue de gala.

    - Tu me rendais fou dans ce bain.

    - C'était donc toi.

    - Oui, c'était moi. répondit-il en la débarrassant de ses atours un à un en les laissant tomber sur le sol jusqu'à ce qu'elle se retrouve en dessous fins.

    Affolé, Sebastian grogna. Il la souleva et la porta sur le lit, l'allongeant dans les draps. Il admira le corps de cette femme qui lui avait tant manqué et qui l'avait marqué à vie. Elle avait grandit, ses seins en était la preuve. Son ventre légèrement rebondit de quelques rondeurs, ses hanches étroites, l'arrondit de ses fesses fermes, ses cuisses musclées. Ses yeux s'étaient éclairés d'une lueur de désir féroce, ses petites mains aux doigts longs et fins, lui donnait des idées peu conventionnelles.

    Ce qui le surpris, fut l'audace de cette jeune femme dont le corps le rendait fou. Elle se redressa sur les genoux, s'approcha de lui et commença à déboutonner sa veste queue-de-pie, la laissant glisser au sol, puis son veston et enfin, sa chemise d'un blanc immaculé. Elle se figea et rougit grandement quand son torse musclé lui apparu à la lueur des lumières posées autour du lit. Les flammes vacillantes créaient des ombres alléchantes sur ses pectoraux taillés comme dans du granit. Fanny porta une main sur sa bouche, approchant l'autre timidement de son ventre plat. Quand elle y posa ses doigts maladroits elle gémit, sa peau douce et froide alluma en elle un feu dévastateur. Elle retira aussitôt ses doigts, mais il lui rattrapa le poignet avec douceur.

    - Touche moi. 

    Fanny posa à nouveau sa main sur son ventre plat et dur. La peau du majordome frissonna tandis qu'elle l'explorait. Il dû se retenir de l'allonger et de la posséder comme il en avait envie. 

    - Tu es si beau. murmura t-elle.

     Il l'allongea délicatement et décida de prendre son temps pour apprendre à connaître cette petite fille qui était devenue femme. Il retira la protection de ses seins, s'arrachant lui-même un grognement d'approbation.  Il posa sa bouche sur un globe de chaire, faisant presque crier la jeune femme qui se cambra contre sa bouche. Cherchant à en avoir plus il la goûta, suçotant ses tétons allant de l'un à l'autre, les aspirant, les mordillant à sa guise. La torture qu'il lui faisait subir était si exquis, si... insoutenable, qu'elle lui attrapa les cheveux pour le presser plus contre elle. 

    Fanny ne savait trop ce qu'elle voulait, mais les sensations qu'il déclencha en elle telle une coulée de lave, lui étaient aussi intolérables que merveilleuses.

    Puis il descendit sur son ventre, y laissant une traînée de feu. Embrassant son buste jusqu'au bord de son dessous.

    - Tu es magnifique. Cette petite fille est devenue une si belle femme. grogna t-il affamé.

    - Prends tout de moi. Fais moi tienne. 

    Il ne lui en fallu plus pour se défaire du reste de ses vêtements et s'allongea à ses côtés. Il glissa lentement ses pouces entre l'élastique de ses jarretelles et les fit glisser le long de ses jambes. Il remonta en embrassant chaque parcelles de peau depuis son coup de pieds jusqu'à l'intérieur de sa cuisse.

    Fanny n'était plus rien qu'un amas de sensations, un concentré de désir qui avait considérablement augmenté.

    Il avait été son ami dix ans plus tôt, elle s'était toujours inquiétée pour lui, même après son retour de France. Ils avaient beaucoup voyagé, mais jamais elle n'avait oublié ce petit animal blessé qu'elle avait recueilli, soigné et beaucoup aimé. Maintenant, les souvenir de ce jeune garçon mystérieux revint dans son esprit, attisant sa culpabilité tout comme il raviva la flamme de ses sentiments.

    Quand il atteignit la partie la plus secrète de son anatomie, Fanny, chaste jeune femme, se tortilla sous lui. Son corps se rapprochait volontairement de cette bouche affamée qui la dégusta avec soif.

    Sa langue franchit sa bouche humide et chaude, glissant dans ses entrailles la mettant au supplice. Elle dû s'accrocher à la chevelure ancre du beau majordome qui l'écartelait. Ses doigts lui massèrent l'aine, puis la surface de son sexe et vinrent s’introduire avec sa langue pour fouiller de fond en comble, cet intérieur qui le faisait fantasmer depuis un long moment.

    Quand le corps de la jeune Duchesse fut parcouru de tremblements, il comprit qu'elle venait d'avoir le premier orgasme de sa vie. Fier de lui il continua, variant les rythmes de ses embrassades intimes. Il aimait l'entendre gémir ou crier son nom. Diable que c'était bon de l'entendre le supplier, de la voir s'épanouir à chaque fois qu'elle jouissait sous lui.

    Mais bientôt, il n'en put plus. Alors qu'elle se calmait peu à peu, son corps s'embrasa. Son regard croisa celui du démon, ce dernier était devenu très sombre. Un simple cercle rouge entourai son iris noir, donnant à l'homme un air terrifiant mais dangereusement sexy.

    Elle se leva et le poussa sur le côté, l'obligeant à s'allonger sur le dos. Il la regarda étonné, mais ne bougea pas.

    Son envie de lui, conférait à la jeune femme une audace qui l'étonna elle-même.

    - Que fais-tu ? demanda t-il la voix rauque.

    Elle ne lui répondit pas, Fanny le chevaucha, puis glissa jusqu'au bas de ses jambes, caressant de son corps celui de son amant qui avait de plus en plus de mal à respirer. Quand sa poitrine toucha son membre dur et dressé, il poussa un juron si vulgaire qu'elle en rougit. Mais cela ne l'arrêta pas pour autant. Timidement, elle toucha son membre dur. La peau en était si douce qu'elle en fut surprise. Dans un hoquet de stupeur, elle le dévisagea.

    - C'est si doux, si chaud... Comment cela se fait-il ? le questionna t-elle.

    Attendrit il pouffa.

    - C'est l'effet que tu me fais, ma douce Duchesse. répondit-il en lui souriant.

    Elle gloussa, les joues rosies. Elle posa ses lèvres sur le sommet palpitant, arrachant un grondement sourd à son compagnon.

    - T'ai-je fait mal ? s'enquit-elle.

    - Oui, vu que tu t'es arrêté. grogna t-il.

    Rassurée, Fanny repris sa lente exploration sur le sexe dur, allongeant sa langue de la base au sommet, laissant une traînée qui semblait enflammer le membre palpitant qui, bientôt, viendrait la combler.

    À cette pensée, elle sentit un feu violent embraser tout son être avec un telle puissance qu'elle suffoqua. Il l'attira à lui, la faisant rouler sous lui avec une telle facilité qu'elle en fut impressionnée.

    - J'en peux plus, dix ans que j'attends ça... Je serai doux, mais tu vas quand même avoir une légère douleur.

    - D'accord.

    - Quand tu la sentiras, dis le moi.

    Elle hocha de la tête. Il commença par des caresse, passant de son genou et  remontant lentement, trop lentement, vers la cuisse. Il la lui écarta délicatement, remontant son genou contre sa propre hanche, puis frotta sa hampe contre les lèvres vibrantes.

    Yeux dans les yeux, il la pénétra avec douceur, allant centimètre par centimètre jusqu'à frapper la Porte Sainte de la belle.

    D'un mouvement de tête, elle lui donna l'autorisation.

    C'est alors qu'une violente douleur la fit se tendre. Des larmes perlèrent aux coins de ses yeux, il se figea, Sebastian pencha sa tête et vint lécher les perles salées qui coulaient sur son visage.

    Un léger mouvement de Fanny fit sursauter l'homme mystérieux qui se redressa pour la dévisager inquiet. Leurs yeux se rencontrèrent pour s'accrocher dans une certaine intensité qui les échauffa, Fanny cambra son corps pour mieux se presser contre lui, ce qu'il apprécia autant qu'il s'en inquiéta. Mais d'un timide sourir, Sebastian compris qu'il avait l'autorisation, aussi ne se fit-il pas prier pour posséder la belle Duchesse.

    Les flammes vacillantes la rendait si belle, il pouvait aisément penser qu'elle était une nymphe ou une fée venue sur terre pour le trouver. 

    Il posa ses mains sur la taille de la jeune femme et commença d'abord lentement pour l'aider à s'habituer à sa présence, puis plus vite quand cette dernière vint l'attirer à elle pour échanger un baiser fiévreux qui lui fit perdre tout ses moyens. Lui, Seigneur démon qui était craint par beaucoup de ses paires dans son monde, comme il faisait peur aux humains, perdait toutes ses défenses devant ce bout de femme qui libéra d'un baiser sa part noire qui le submergea pour goûter à cette douceur précieuse.

    De sa main libre il lui empoigna un sein, faisant crier la belle.

    Elle lui attrapa les cheveux, lui tirant la tête en arrière engouffrant sa langue à l'intérieur de sa bouche, le dévorant avec avidité.

    Il lui écarta les cuisses et lâcha toute sa violence et sa noirceur. Ses coups auraient put inquiéter la belle délicate, mais elle se prit à apprécier et lui en donna plus encore.

    Elle le repoussa pour le chevaucher et s'empaler sur lui. Le corps souple de Fanny se déchaîna. Prenant possession du démon, le mettant au supplice de rester maître de lui, mais cela faisait un moment qu'il n'en avait plus. Quand ils changèrent de positions ou de lieux, le couple en feu fit raisonner dans la bâtisse, le témoignage de leur amour fusionnel qui avait enfin le droit d'être étalé.

    - Fanny ! gronda t-il quand il la prit contre la commode du grand hall vide, face contre le miroir, elle gémissait de plaisir et d'une légère douleur mêlée.

    - Marque moi.

    Sebastian se stoppa, savait-elle ce que cela voulait dire ? Savait-elle ce que ça incluait ? Il la tourna vers lui, leurs corps toujours l'un dans l'autre.

    - Tu sais ce que ça veut dire ? 

    Elle l'embrassa tendrement, contrastant avec leurs ébats dont la douceur avait été écartée.

     

    - Oui, je le sais. Mon âme était déjà à toi avant. 

    Fanny guida une des mains blanches aux longs doigts fins du démon pour la lui poser sur la morsure au dessus de sa poitrine, là où il pouvait sentir sonc oeur battre à la chamade.

    - Je t'appartenais déjà à l'époque et plus encore maintenant. Alors oui, je sais ce que ça inclue, mais je ne veux plus être loin de toi.

    Sebastian poussa un rugissement qui fit trembler les murs du manoir. Il fondit sur la bouche de sa belle et la lui mordit jusqu'au sang. Il récita une incantation qui fit gémir la jeune femme.

    Son corps ondulait toujours autant contre le démon qui prit possession de tout son être. Une lueur bleuté brûla le poignet droit de la Duchesse, y dessinant un hibou sur un croissant de lune, Son œil gauche se fit plus foncé, passant d'un marron glacial à un marron plus chaud presque noir.

    Il la transporta vers la chambre et l'allongea sans quitter son antre humide qui s'était contracté autour de lui, l'empêchant de s'en échapper.

    Sebastian sourit et la pénétra avec un peu plus de douceur. Alors qu'il donna un ultime coup de hanche, la lame de fond les transporta dans un hurlement de joie les faisant entrer dans ce pays si particulier dont l'accès n'était accordé qu'aux amants fou l'un de l'autre.

    Ils retombèrent dans les draps, le corps tremblant, le cœur battant, le souffle court quelques instants plus tard. Sebastian roula sur le côté, entraînant la belle essoufflée contre son torse.

    - C'était... magnifique. murmura t-elle.

    - Tu es merveilleuse. lui dit-il en embrassant son front.

    Mais après avoir attendu quelques temps, la jeune Duchesse grimpa à nouveau sur son amant pour reprendre possession de ce corps qui lui était sien désormais.

    La nuit ne fut pas assez longue pour qu'ils puissent tester toutes les façons de s'exprimer sur leur amour éternel.

     

     ***