• Les Gardiens : Noan Steiner

    Les Gardiens

    - Noan Steiner -

      

    Transylvanie 1962.

     

    Noan Steiner, jeune homme d'à peine 20 ans, héritier d'une riche famille réputée de la région. Garçon somme toute banale, pas d'aspect physique criant : il était grand, de grand yeux légèrement étirés en amendes d'un noisette lumineux, nez droit, fin. Sa peau laiteuse, légèrement nacrée, faisait ressortir sa bouche à la ligne fine et pulpeuse.

    Noan était un grand curieux du Surnaturel, mais sa passion lui avait valu moultes fois des remarques désobligeantes de son entourage. "Monstre" lui avait-on crié, "sorcier" ou même "vampire" !
    De plus en plus, Noan se referma sur lui-même, laissant la dépression et les idées noires prendre possessions de lui.
    Vivant un enfer à l'université, les hommes comme les femmes s'en prenaient à lui. Sa famille également abusait de sa gentillesse et de son être.
    Meurtrie, il n'était plus que l'ombre de lui-même, mais qui s'en pré-occupait ? Personne.

     

    Transylvanie, 1964.

     

    Noan Steiner, jeune homme de 22 ans, ombre recluse de la société, exilé de sa propre famille. Noan était devenu trop maigre, le corps marqué, il ne vivait que pas de petits boulots mal payés. Tantôt plongeur dans un restaurant miteux, tantôt serveur et strip-teaseur dans une boite de nuit étrange et peu recommandable.

    Mais au moins avait-il un toit à lui au dessus de sa tête, un endroit à lui qu'il gardait propre. Son havre de paix comme il aimait le décrire. Mais ce n'était pas une vie. Il ne survivait même pas non plus.
    Son diplôme était la seule chose qui le maintenait encore en vie. Il le voulait et se battait pour l'avoir.
    Il ne lui restait plus que quelques jours encore, avant d'avoir les résultats.

    - Regarde le.

    - C'est pas le vampire ?

    - Noan Steiner ?

    - Oui, c'est lui !

    - Excusez-moi, vous seriez pas le monstre ? Demanda une brune.

     

    Noan ne répondit pas, il déposa les boissons en face de chacun des clientes, puis repartie en direction du bar.

    - Tu peux y aller. Fit un homme aux multiples tatouage et piercing.

    - D'accord.

    Noan déposa son plateau, défit son tablier, récupérant son maigre pourboire et s'en alla direction des vestiaires.

    - Eh ! Salut le vampire ! S'exclama un groupe qu'il connaissait que trop bien.

    - He ! On te cause ! Lança un autre en riant.

    Vite, il accéléra le pas et s'enferma dan le vestiaire des hommes. Profita du peu de répit que lui offrait le local, il s'habilla en quatrième vitesse, puis sortie. Un groupe de clients entra dans la boite, il en profita pour passer inaperçu et sortie dans la rue.
    La nuit était une alliée profitable, il put rentrer discrètement chez lui sans encombre. Une fois entré, il le laissa tomber dans son fauteuil en cuir qu'il avait acheté dans une braderie. Tout son mobilier avait été acheté à bas prix, un peu partout. Il avait du revendre beaucoup de choses quand il était encore chez ses parents. Avec les économies qu'il avait, il pouvait vivre tranquillement, mais il préférai économiser et se privait constamment.

     

    Transylvanie, Juin 1964.

     

    Noan ne voulait pas sortir. Aujourd'hui était sa remise des diplômes.

    Mais il devait y aller, au moins pour récupérer ce bout de papier puis partir ensuite. Il pourra enfin être tranquille. Alors, il se leva, se déshabilla tout en entrant dans la salle de bain.
    Devant son miroir, il put voir les dégâts de son exil et de sa vie passée à se faire fustiger pour toutes raisons.

    Il était marqué, côtes apparentes, maigreur extrême, visage creusé, cernes noires profondes, cheveux trop long, cachant une partie de son visage défiguré. Il n'était plus rien, toujours pas assez fin. Pas assez mort selon lui.
    Il entra dans la cabine de douche, tira le rideau en plastique et ouvrit la valve faisant jaillir l'eau gelée sur lui, arrachant à Noan un gémissement. Mais il se devait d'y faire abstraction. Réprimant une larme de douleur, il se doucha rapidement. Il en sortie pour s'habiller en noir, jean, t-shirt, veste en cuir, il enfila ses bottes et son bonnet puis attrapa son sac et ses clefs avant de quitter tristement son appartement.

    Son seul plaisir, était la magnifique moto noir et chrome japonaise qu'il aimait par dessus tout. Il l'enfourcha, mis la clé dans le bolide et la démarra. Il releva la béquille et partie en direction de son université.

    Durant le trajet, il se mit à réfléchir à ce qu'il avait prévu une fois son diplôme en poche. Il voulait voyager, mais pour se faire, il lui fallait de l'argent. Et si il montait sa propre entreprise ? Oui, mais de quoi ? C'était bien beau tout ça, mais il devait réfléchir un peu plus. Au final, à l'approche de la faculté, il n'avait toujours aucun plan. Et puis, à quoi bon en avoir ? Ce n'est pas comme si sa vie avait vraiment un sens. Il avait même abandonné l'idée de vivre. Pourquoi se lever finalement ?

    Une fois entrée dans l'enceinte de l'université, il alla se garer dans le parking des deux roues. Le bruit que faisait son engin attira les regards, moqueurs tout comme méprisant. Bien sûr il n'y prêta pas attention.

    - Alors le monstre ! S'exclama un garçon en riant à gorge déployée, Tu viens récupérer ton diplôme ? À quoi ça va bien pouvoir te servir ?

    " Comme si je ne m'étais pas déjà posé la question..." Pensa t-il sans faire attention à ce dernier qui continuait de lui lancer des pics gratuites et blessantes.

    Son corps se figea soudainement, refusant de faire un pas de plus. Comme si il avait été enduit d'une colle ultra forte. Son regard s'éclaira d'une lueur inquiète et curieuse. Son regard percuta celui d'un groupe étrange installé à l'orée du bois qui encerclait l'université. Ils étaient sept et l'aurai qui se dégageait d'eux était si oppressante que Noan en gémit intérieurement. Mais étrangement aucun d'eux ne lui paraissait menaçant.

    Alors qu'il tentait de les rallier, la sonnerie annonçant la cérémonie de remise des diplômes retentit, le détournant du groupe pour y voir se bousculer la foule d'étudiants pressés. Quand il reporta son attention sur la forêt, le groupe avait disparue.

    " Qui était-ce ?" S'interrogea t-il.

    Il se pressa donc de rejoindre les étudiants et familles agglutinés dans l'herbe, cherchant leurs places dans les rangées de chaises pliables en plastique dur. Il se fraya un chemin parmi les cris de joie, les exclamations en tout genre qui raisonnaient autour de lui, s'éloignant le plus possible de la foule pour trouver enfin un siège à l'écart de sa promotion.
    En face des sièges se trouvait une estrade en bois aménagée pour l'occasion. Les professeurs s'y saluèrent, échangeant poignées de mains et blagues vaseuse, sourire équivoques.

    Noan n'aimait pas du tout cette ambiance, elle lui rappelait trop sa famille et ce qu'il avait perdu.

    Encore une fois, son corps se figea, alors qu'il était assis sur un fauteuil en retrait, il ne pouvait se tourner ni émettre le moindre son sans risquer d'attirer l'attention sur lui. Il sentit à nouveau leurs regards sur lui. Il savait qu'ils l'observaient depuis quelques endroits non loin de là. Mais ce qui était étrange fut la sensation plaisante de protection, de sécurité que lui procurait ces regards.  Il se sentait entouré et épaulé.

    - Mesdames et Messieurs ! S'exclama le directeur dans son micro. Étudiants et familles, nous vous remercions d'être venu assister à la remise des diplômes de la promotion de 1964.

    Des applaudissement accompagnèrent son discours. 

    "Qui es-tu ?"

    Noan sursauta, quelques têtes se tournèrent vers lui, puis murmurèrent. Il posa sa main sur sa bouche, mimant un hoquet.

    " Qui êtes-vous ?" Demanda t-il.

    " Nous sommes ceux qu'on étudie..."

    Intrigué, il voulu questionner la voix, mais cette dernière se tue, comme plus tôt.

    - Bien, fit le directeur, le tirant de ses pensées. Je vais appeler chaque étudiant à me rejoindre sur l'estrade et je lui remettrai son diplôme.

    Une femme s'approcha de lui, déposant une cassette de feuilles enroulées et enrubannées de rouge ainsi qu'une liste de noms puis retourna s'asseoir derrière lui. Il commença donc à énumérer les noms des étudiants qu'ils défilèrent sur l'estrade, recevant leur diplôme, serrant la main du directeur et descendant en levant le bout de papier comme s'il s'agissait d'un trophée gagné l'ors d'une compétition...

    - Noan Steiner ! S'exclama le directeur.

    Un silence morbide tomba alors que le garçon se leva pour aller, sombrement, récupérer son papier. Il monta sur l'estrade mais au lieu de serrer la main au directeur et de récupérer son papier afin de partir rapidement, l'homme décida d'annoncer haut et clair :

    - Nous sommes fière de remettre ce diplôme au major de la promotion 64 : Noan Steiner !

    Le jeune homme rattrapa son diplôme et s'enfuit rapidement de l'estrade, trop peu à l'aise.

    " Nous sommes fières de toi, Noan." Fit la voix, une pointe de sourire dans celle-ci réconforta le garçon.

    " Merci, mais je ne veux pas rester ici."

    Une vague de fierté lui gonfla le cœur. Cette voix étrangère n'avait aucun lien avec lui. Mais, pour une raison qu'il ignorait, il voulait qu'elle soit fière de lui.

    " Reste concentré" L'avertie la seconde voix. "Nous ne serons jamais loin de toi."

    Cette voix aussi le rassurai. À elles deux, il se sentait à l'aise, protégé.

    Puis, plus rien.

     

     

    Transylvanie, plus tard dans la soirée.

     

    Alors que la fête battait son pleins, un gobelet à la main, Noan était assis dans un coin. Il regardait les corps éméchés qui se déhanchaient, se frottant les uns aux autres sur la musique. De la techno assourdissante, trop pour Noan. Complètement désinhibés, les étudiants bourrés ne faisaient plus attention à rien ni à personne sauf à la raison de pourquoi ils faisaient la fête : Leur diplôme.

    Tandis qu'il buvait quelques gorgées de sa bière, un groupe d'étudiants le lorgnaient du coin de l’œil, se demandant sûrement quel genre de mauvais coup ils allaient bien pouvoir lui faire.
    Une jeune femme, gothique, passa par là, une bouteille bien entamée à la main. L'un d'eux l'interpella, cette dernière étonnée, s'approcha timidement

    - Tu vois le gars là-bas ? Donne lui ça.

    Elle hocha de la tête et se dirigea vers Noan.

    - Je te ressers ? Proposa t-elle gentiment en rougissant.

    Noan hésita d'abord, puis se laissa servir par la jeune gothique avant de la regarder partir, étonné. Il avala d'une traite sa boisson.

    " Ne bois pas ça ! " Hurla l'une des deux voix en panique.

    " Noan ! Merde, Nam Jun, il a tout but. On fait quoi ?"

    " Noan, pars d'ici, dirige toi vers la forêt, tout de suite !"

     

    Sous l'ordre inquiet, il se leva, abandonnant son gobelet pour gagner la forêt. Mais, à mesure qu'il s'en approchait, il commença à se sentir vaseux. Il tituba, sa vue se troubla, comme si ses terminaisons nerveuses semblaient ne plus être connectées entres elles, il n'y voyait plus rien. Il trébucha plusieurs fois, se rattrapant comme il pouvait, s'écorchant les mains, déchirant son pantalon au niveau du genou.
    Il se força à avancer, mais un coup à l'arrière des cuisses le fit tomber, se cognant la tête contre une pierre. Sonné et complètement épuisé, il eut du mal à se relever.

    - Attrapez-le ! S'exclama une voix masculine.

    - Prends lui les jambes !

    - Attends, il se débat encore.

    Noan reçu des coups dur au visage. Il gémit de douleur, mais garda les yeux ouvert, cherchant à identifier ses agresseurs.
    Dans un élan de lucidité, il les reconnu.

    - Vous... souffla t-il en débattant de plus en plus mollement.

    - Il nous a reconnu ?

    - Impossible.

    - Qui...

    - Tu vois ? Allez le monstre, c'est l'heure pour toi.

    Noan entendit un canif, comme si on donnait un coup de poignet sec pour en faire sortir la petite lame.

    - Tenez le bien.

    Il se sentit écartelé, emprisonné de chaque côté, ce qui s'annonçait pour lui ne l'enviait pas du tout.
    D'un coup de lame, le canif lui déchira le t-shirt, puis son pantalon, dévoilant son corps trop maigre aux côtes saillantes. Son pantalon lacéré, son caleçon arraché, il entendit un bruis de braguette se défaire et des gloussements tout autour de lui.
    Une douleur fulgurante entre ses cuisses, un liquide poisseux glissa le long de ses fesses. On lui releva les jambes, écartant ses cuisses au maximum, allant et sortant de son corps en un ballet infernal. Le tube de chaire enfla en lui, dans un haut de cœur, Noan comprit que son agresseur allait jouir en lui, ce qui se passa quelques secondes après. Il se retira après lui avoir infligé un coup de poing qui fit voir des étoiles au pauvre garçon qui se débattait encore.
    À tour de rôle, ils se succédèrent en lui, le violant sans retenu, riant de leur méfait, le lavant de coups de plus en plus dur.
    Plus ils éjaculèrent en lui, plus il avait envie de vomir, mais il ne put faire le moindre bruit, un coup de couteau lui avait sectionné la gorge. Lacérant sa chaire et ses cordes vocales, empêchant ce dernier de crier pour alerter qui passerai par là.
    Quand ils eurent fini de broyer l’intérieur de son corps de leurs sexes répugnant, ils s'amusèrent à lui briser les os des doigts, des mains, sautant dessus, brisant ses membres, lacérant son corps à coup de lames rouillées. Les larmes brillaient au coin de ses yeux, jusqu'à ce que un cris de terreur retentit.
    Était-ce lui ? Non impossible, sa gorge avait été éventrée, ne permettant à son sang que de gargouiller, l'étouffant au passage. Mais alors qui ?

    " Attaquez !" Entendit-il.

    À nouveau les cris de terreur, suivis de chaire que l'on arrache, d'os qu'on croque. Des bruits immondes raisonnèrent à ses oreilles, puis le silence. Seuls quelques rots se firent entendre.

    " Noan." L'appela la voix.

    Cette voix qu'il attendait.

    "Reste avec moi."

    Bien sûr qu'il voulait rester avec l'étranger. Quoi que... vu son état ça risquait d'être compliqué.

    On le souleva délicatement du sol, faisant attention aux innombrables blessures qui recouvraient son corps.

    - Accroche toi. Fit la voix à ses oreilles.

    Noan répondit d'un gémissement.

    - Rentrons ! Tonna la voix.

    Plusieurs grognements lui répondirent. Des chiens ?

    Non le bruit était... trop sombre et indéfinissable pour être des chiens. Noan perdit conscience plusieurs fois tandis qu'il était transporté ailleurs, dans les bois.

     

     

    Transylvanie, 3 jours plus tard.

     

    Alors que l'on ronflait près de lui, Noan commença à émerger. Essayant de reprendre ses esprits, il avait du mal à ouvrir les yeux. Sa gorge lui faisait souffrir avec un certain degrés d’atrocité.

    - Tout doux. Entendit-il près de lui. Eva, apporte lui à boire.

    - Oui, Seigneur. Répondit une femme.

    Des bruits de pas quittèrent la pièce pour revenir quelques minutes plus tard. Une odeur chaude alluma ses sens et enflamma sa gorge. Un feu liquide s'embrasa en lui, tel un acide puissant, il étouffa.
    Mais une main douce et ferme se posa sur lui, déclenchant un frisson apaisant dans tout son être.

    - Calme toi Noan. Je suis là. Dit la voix, légèrement rauque.

    Noan tenta de parler mais le feu acide s'intensifia.

    - Tenez. Dit la femme.

    Noan sentit le fumé et s'embrasa.

    - Noan ! Tonna la voix furieuse.

    Instantanément, il se calma. Le feu avait considérablement diminué.

    - Je vais relever doucement et t'aider à boire. Déclara la voix.

    Il hocha difficilement la tête. Un bras chaud enveloppa ses épaules et l'aida à se redresser dans des coussins moelleux. Puis, on approcha une tasse fumante. Il y trempa ses lèvres. Une force sauvage glissa en lui.
    Il gémit en engloutissant entièrement le contenue de la tasse. Quand ce dernier coula en lui, il se sentit comme... revivre, comme si on lui rendait son souffle. Son corps réagit immédiatement, le faisant gémir de bien-être.

    - Ouvre les yeux mon garçon. Fit la femme.

    Mais Noan refusa, tournant frénétiquement la tête de droite à gauche, refusant avec force et peur.

    - Sortez, appelez Yun Gi. Ordonna la voix.

    - Bien Seigneur.

    Quand la femme eut quitté la pièce, le garçon perçu ses pas s'arrêter puis repartir.

    - Me voilà.

    Cette autre voix !

    "Nous resterons jamais loin de toi"...

    Alors Noan se força à ouvrir les yeux. Chacun d'eux posa une main rassurante sur ses bras, lui intimant de ne pas se forcer.
    Peu à peu, il réussi à ouvrir les yeux. Il du cligner plusieurs fois pour s'habituer à l'obscurité de la chambre. Les rideaux avaient été tiré et seules quelques bougies étaient allumées au loin. Quand, au bout de quelques minutes il se fut habitué, il tourna la tête de droite à gauche.
    Des larmes coulèrent sur ses joues, lui brûlant les yeux. Alors, c'est à ça que ressemblaient les voix ? Les deux hommes sourirent pour le rassurer, tel un père et un frère cherchant à calmer un enfant au réveil d'une lourde opération.

    - Bonjour Noan, fit l'homme à droite, bienvenue parmi nous.

    Il lui caressa les cheveux dans un geste paternel qui fit gémir Noan d'une nouvelle crise larmes. L'homme sourit et lui essuya les perles salées qui ne cessaient de s'échapper de ses yeux.

    - Tu es en sécurité maintenant. Fit l'autre en lui prenant la main pour lui signifier qu'il disait vrai.

    - Allonge toi, tu as un tas de questions, nous allons tâcher d'y répondre du mieux que l'on peut.

    Noan les regarda tour à tour, intrigué mais pas inquiet. Il se laissa guider à nouveau dans les coussins puis attendit que l'un d'eux parle.

    Finalement celui de gauche pris les devants :

    - Je m'appelle Min Yun Gi, je suis un vampire coréen. Se présenta t-il.

    " Un vampire ?" Pensa Noan qui n'arrivait toujours pas à parler.

    - Je m'appelle Kim Nam Jun, je suis également un vampire, quoi qu'un peu plus vieux que Yun Gi. Sourit le deuxième.

    - D-Des v-vampires ? Chuchota enfin Noan estomaqué.

    Les deux hommes se regardèrent, puis dans un grondement significatif, ils laissèrent leurs yeux prendre une teinte noire profonde dont seul un iris rouge y brillait. Leurs dents s'allongèrent face à lui, telles des dagues blanches aiguisées aussi coupantes que des lames de rasoir.

    Un rugissement se fit entendre dans la chambre, une bête immonde sauta sur le lit.

    Chaire pourrissante, yeux rétrécis sur les côtés, bouche  immense à l'odeur nauséabonde, des crocs acérés et des ongles... pardon des griffes aussi longues que leurs crocs. Qu'était-ce ?

    - Une... Goule ? Murmura le jeune homme fasciné par ce qu'il voyait devant lui. Il leva difficilement le bras vers l'immondice, sans faire de gestes brusques.

    Cette dernière s'allongea entre ses jambes, reniflant ses doigts. Cette dernière détermina si oui ou non elle lui laissait le droit de la toucher.

    Quand sa longue langue rappeuse et pointue vint entourer son poing, il comprit qu'elle le lui autorisait, aussi avança t-il sa main prudemment vers le cou de cette dernière, grattant comme il le ferai à un chat ou à un chien. 

    La bête immonde poussa un gargouillement des plus répugnant, montrant son appréciation à cette caresse des plus hors norme.

    Soudain, alors qu'il caressait la bête, Noan se redressa, lâchant un petit couinement de douleur, pour s'adresser à ses sauveurs.

    - Que m'est-il arrivé ?!

    - Nam Jun t'a transformé. Annonça Min Yun Gi.

    Ce dernier ce tourna vers Noan, le regard sombre. Le jeune garçon compris que pour lui cela n'avait pas été une décision facile, ni une partie de plaisir.

    - Tu gisais, laissé pour mort, broyé, déchiqueté... violé. Expliqua t-il avec une telle colère et tristesse que Noan en fut touché. Tu as été laissé pour mort et nous sommes arrivés pile à temps pour toi. Nous t'avions promis de te protéger, mais...

    Un grognement l'interrompis, il tourna la tête et soupira. Je t'ai mordu, je ne pouvais me résoudre à te laisser ainsi...
    Noan sentit comme un sentiment d'amour paternel venant du vampire et un relent d'amour pour cet homme qui lui avait sauvé la vie.

    - Tu vois ces goules ? Lui indiqua Yun Gi. Ce sont tes familiers.

    Le garçon les dévisagea, il ne comprit pas de suite.

    - Mes...

    - Tes familiers, ce sont notre cadeau à nous Sept pour te féliciter pour ton diplôme et pour te souhaiter une bonne naissance en tant que vampire.

    - Repose toi, nous serons en bas si tu as besoin. Fit Nam Jun en lui ébouriffant gentiment les cheveux affichant un sourire triste mais heureux. 

    Puis ils quittèrent la chambre.

    Plusieurs têtes déroutantes se redressèrent, six monstruosités grimpèrent à leur tour sur le lit, encerclant le jeune garçon, l'étudiant de leurs yeux rétrécis et curieux. Chacune d'elle s'approcha et lui renifla les doigts avant de les lécher à leur tour. Noan pouffa comme un gosse qui caresserai un gros chien pour la première fois.

    - Et si je vous donnais des noms ? Proposa t-il.

    Les sept goules levèrent la tête, intriguées et impatientes, visiblement l'idée leur plaisait. Il fit donc mine de réfléchir.

    - Toi, fit-il en pointant la première goule coucher entre ses jambes, je vais t'appeler... que dirais-tu de... Alec ? En grec cela veut dire protecteur des hommes.

    La goule émit un grognement répugnant, signifiant son approbation, leva la tête crânement, se vantant devant ses compères. Noan en pouffa.

    - Toi, je vais t'appeler Akina, en japonais cela veut dire brillant. Annonça t-il à nouveau en pointant une autre goule qui se leva et se pavana devant ses comparses qui gloussaient à leur tour, attendant de recevoir leur nom.

    Noan s'amusa à choisir les noms et les voir crâner comme des enfants, se chamaillant entre eux, cherchant sûrement à montrer qui a le meilleur nom.

    - Alec, Akina, Morgan, Tylane, Enzo, Aldwin et Iago. Énuméra t-il en les dévisageant tour à tour.

    Elles piaffèrent tandis que Noan se rendormis, entouré de ses nouveaux amis.

     

     

    Transylvanie, Juillet 1964.

     

    Voilà un mois que Noan vivait dans le manoir caché dans la forêt Transylvaine auprès de son maître et protégé des sept goules.
    Il avait appris beaucoup avec les Sept Seigneurs, comme : sa soif, se battre et se fondre parmi les humains sans les attaquer. Ce qui s'avérai compliqué pour des nouveaux nés fut assez facile pour lui, au grand soulagement de Nam Jun qui en était fière. Yun Gi lui avait énormément appris sur lui-même, son état vampirique et sur la méditation.
    À eux deux, ils avaient réussi à reforger un Noan pleins de vie, même si techniquement il était mort... Ma foi quel bel euphémisme...

    Noan s'était étoffé, il avait repris du poids, ses cicatrices zébraient encore sa peau laiteuse aux reflets de nacre, mais il s'en était accoutumé. Il n'y avait pas que lui, une paire d'yeux ne le lâchait jamais et il avait commencé à y succombé, mais cela ne se saura jamais.
    Ils avaient rencontré les Cinq autres Seigneurs avec qui ils s'étaient beaucoup lié. Hippogriffe, ange noir, loups garous, vampires, changelin, les Sept ne manquaient pas de diversité en qualité de créature de la nuit.

    Nam Jun lui avait appris pour ses agresseurs, ils n'étaient pas mort, mais pas loin. Ji Min les avaient endormit de façon à ce qu'ils ne se souviennent pas de qui les avaient agressés.

    - Seigneurs ? Demanda timidement Noan en arrivant dans la cour où ils se trouvaient. Pourrais-je aller en ville ?

    - Pour quoi faire ? Demanda Yun Gi qui soulevait un semi-remorque.

    - Je...euh... Bredouilla le jeune homme mal à l'aise.

    - Tu veux te venger ? Demanda Ho Seok qui s’entraîner à danser sur un rythme créé par les Sept.

    - Oui Seigneur, mais je ne veux pas les tuer ! S'exclama le jeune vampire remarquant que sa phrase était à double sens.

    - tu as repris du poil de la bête, fit Ho Seok, nous en sommes très fières. Alors si tu veux montrer qui tu es devenue, je ne veux pas de bain de sang.

    - Oui Seigneur ! S'exclama Noan en souriant.

    - Nous vous accompagnerons, Maître. Fit Tylane.

    Les goules avaient la capacité de prendre forme humaine à leur guise. Alec s'approcha de sa compagne, tenant Tylane contre lui.

    - Nous irons avec vous. Affirma t-il.

    - Si vous y allez, fit Nam Jun sans redresser la tête de son livre, contrôlez-vous.

    - Oui Seigneur ! S'exclamèrent les goules et Noan en chœur.

    - Au passage, Noan tu en profiteras pour récupérer tes affaires dans ton appartement et de démissionner de tes nombreux jobs. Fit le vampire qui comprenait bien que le jeune homme ai donné beaucoup pour avoir tout ça.

    Intrigué, une onde de panique étreignit les entrailles du jeune homme qui le dévisagea.

    Que voulait-il dire par là ? Allaient-ils l'abandonner ? Qu'allait-il advenir de lui ?

    Nam Jun capta les pensées du garçon et lui sourit tendrement.

    - Calme toi, va récupérer tes affaires, nous avons une réunion de famille ce soir. Annonça t-il. Les Gardiens arrivent.

    - Les Gardiens ? Demanda Morgan qui s'était rapprochée de Noan.

    - Je t'ai déjà raconté ce qu'était les Gardiens, Noan. Lança Yun Gi. Tu les reconnaîtra comme tu sens Eva. Sois là quand ils arriveront.

    - Nous ne t’abandonnons pas, lui dit Tae Hyeong en souriant, nous allons juste célébrer ta venue et clore le cercle des Vingts.

    Nam Jun se leva et vint ébouriffer les cheveux du jeune vampire en lui souriant.

    - Va récupérer tes affaires et ramène tout ici. Ordonna t-il sur un ton calme.

    - D'accord.

     

    Puis Noan, suivit de ses sept goules, partirent en direction du grand garage. Il choisis une clé d'un 4X4 assez spacieux pour eux huit et pour pouvoir y mettre ses cartons.

    - Vous savez conduire Maître ? Demanda Morgan en le regardant s’avancer parmi les multiples voitures présentes pour ouvrir la portière conducteur.

    - En général je conduis une moto, mais j'ai appris avec les voitures de ma famille... Répondit-il.

    - Iago, Enzo, Tylane et moi savons conduire. Fit Alec pour renseigner son maître.

    - Dans ce cas, tu conduiras au retour. Lui lança Noan en souriant.

    Tous piaffèrent et montèrent en voiture. Il mit le contact et quitta le manoir ainsi que la forêt, roulant prudemment, droit vers son appartement.

    Alors qu'il conduisait, il les informa du programme :

    - On va d'abords faire les cartons, je dois démissionner puis on ira à l'université.

    - Chercher votre engin ? Demanda Akina.

    - Oui, j'irai plus tard chez mes parents.

    Son ton était glaçant, ses yeux avaient la teinte de la haine, qui était profondément enracinée en lui. Une main se posa sur son épaule, il tourna à peine les yeux, reconnaissant Alec.

    - Nous sommes là. Lui dit-il.

    Noan sourit et hocha doucement la tête pour le remercier.

    Quand ils arrivèrent devant son appartement, Noan sentit un léger malaise et de la nostalgie. Ils montèrent et pénétrèrent dans ce qu'il avait appelé autrefois : son Havre de Paix.

    Seule la poussière témoignait de son absence, sinon, rien avait changé. Il retroussa ses manches et indiqua à Aldwin et Iago que les cartons se trouvaient dans le placard de l'entrée.

    Ils fouillèrent ledit placard et en ressortir une liasse de cartons ficelés.

    - C'est ça ? Demanda Aldwin en les lui montrant.

    - Oui. Aquiesca Noan.

    - Maître ?

    Noan poussa un soupir lasse d'exaspération.

    - Les gars, arrêtez de m'appeler "maître" c'est gênant plus qu'autre chose. Appelez moi Noan.

    Les sept goules se dévisagèrent tour à tour puis le fixèrent.

    - No...an ? Bredouilla Akina rougissante.

    Le sourire qu'il leur servit quand ils prononcèrent son nom avec un peu d'hésitation, était si éblouissant, qu'ils eurent du mal à le regarder en face durant quelques secondes, mais ils lui rendirent son sourire.
    Il ne leur fallut pas plus d'une heure pour tout ranger et nettoyer. Les cartons avaient été empilés dans le grand coffre profond du 4X4. Noan leva la tête vers son appartement, repensant à ce qu'il avait traversé pour l'avoir et ce qu'il avait vécu durant toutes ses années. Une petite main lui toucha le bras, le ramenant à la réalité.

    - Noan ? Fit la petite voix d'Akina, j'ai rendu la clé au concierge et je lui ai donné ses ordres. Il fera la suite tout seul.

    - Merci. Lui sourit-il timidement, reconnaissant de son aide. Je dois aller chez mes employeurs, j'y ai des choses à faire.

    - Nous t'y accompagnons, Maître. Lui sourit Alec en se plaçant près de lui.

    - D'accord, allons-y et je t'ai dit de m'appeler Noan.

    - Oui, oui, Maître. Gloussa le protecteur en l'invitant à entrer côté passager.

    Sur le chemin, Noan n'était pas très rassuré, comment réagiraient ses anciens employeurs à l'annonce de sa démission après un mois d'absence ? Il devait d'abord s'arrêter au restaurant. Ça allait s'annoncer... sportif.

    Alec s'arrêta devant le restaurant en question et fronça les sourcils, mais ne fit aucun commentaire. Noan leur interdit de sortir, il voulait y aller seul pour régler cette histoire sans faire d'esclandre.
    Et il avait bien fait de le leur interdire, car il en ressortit à peine quelques minutes plus tard, la mine sévère. Sans un mot, Alec repris le volant et les conduit vers le bar à strip-tease où il avait toutefois apprécié y travailler.

    Quand ils arrivèrent, Noan les autorisa à le suivre à l'intérieur.

    - Salut que puis-je pour... Noan ?! S'exclama l'homme tatoué et percé. Où étais-tu passé ? Je me suis inquiété de ne plus te voir !

    Quelques étudiants présents, se tournèrent vers eux. Leurs yeux s'agrandirent de surprise.

    - Mais c'est...

    - Le-Le monstre ?!!

    Akina gronda, mais un regard du vampire et elle se tut.

    - Désolé Steven, mais j'ai été envoyé à l’hôpital y a de cela un mois, d'où la raison de mon absence prolongée sans nouvelles. Répondit tranquillement Noan de façon appuyé pour que les étudiants environnant le comprennent bien.

    - Oh je vois. Fit le barman.

    - Je suis venue parce que je suis obligé de démissionner, les personnes qui m'ont sauvées m'on engagé. Annonça t-il en rivant son regard dans le sien.

    - J'en suis navré, fit le Barman penaud, suis moi.

    Les deux hommes se dirigèrent vers le bureau du gérant, tandis que les goules restaient regroupées contre le bar.

    Avant de partir, Noan leur promis qu'à son retour ils pourraient aller s'amuser. L'éclat malsain qui brillaient dans le regard sombre des créatures lui procurait un certain plaisir.

    - Akina ? Lui murmura Iago.

    - Hmm ? Fit-elle en jetant un regard à son ami.

    - Tu feras attention, mais je crois qu'un insecte reluque tes fesses.

     

    La belle brune aux yeux en amendes noirs, scrute le miroir en face d'elle qui englobait tout le murs du bar.

     

    - Hé salut bébé ! S'exclama un étudiant légèrement éméché qui s'approcha de la jeune femme.

    -...

    - Hé je te cause ! S'exclama t-il agrippant son épaule pour la fair pivoter vers lui.

    Une main froide et un grondement sourd lui attrapa le poignet avec force.

    - Aïe ! Couina le garçon, mais t'es malade !

    - T'approche pas de ma nana, ni de mes amis. Tonna la voix sombre et menaçante Noan qui le repoussa violemment contre la table à laquelle était attablés quelques étudiants encore qui n'osaient s'approcher.

    - Noan... Murmura t-elle, soufflée par la réaction du beau vampire.

    - Tu es à moi. Grogna t-il possessif. Bat les pattes.

     

    Elle gloussa puis déposa un léger baiser sur sa joue.

     

    - Partons. Proposa t-elle.

    - Ouais, merci Steven. Fit le vampire en serrant la main au barman.

    - Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais où me trouver. Lui dit ce dernier en lui retournant sa poigne.

    - Pareil pour toi. Allons-y.

     

    Puis, le groupe quitta le bar, non sans avoir lâché un regard noir effrayant aux étudiants.

    Quand ils furent tous dans la voiture, personne n'osa parler, laissant Noan conduire en silence. Ce dernier était concentré sur sa route, fulminant encore du fait que Akina ai été touché par un microbe infecte pareil. La goule était à lui, certes sous sa forme originelle elle n'était pas ragoutante, mais pour lui elle était la plus belle peut importait sa forme. Son cœur ne battait que pour elle et personne d'autre.

    Alors qu'ils approchaient de l'université, Noan devint encore plus sombre, lui qui avait voulu à tout prie partir de ce lieu pour ne jamais en revenir, le voilà de retour pour venir y récupérer sa moto. Quand il entra dans le parking, des têtes se tournèrent vers la grosse voiture qui ne passa pas du tout inaperçu. Mais alors qu'il s'en approchait, son visage s'illumina comme un gamin à Noël.

     

    - Elle est là ! S'exclama t-il en s'arrêta derrière la moto aux courbes délicates et noires.

    Il s'arrêta et sauta de la voiture pour se diriger vers elle. Il étudia l'engin de son regard nocturne, cherchant la moindre failles ou le moindre abîmes.

    Quand son inspection fut fini, Akina s'avança pour étudier l'engin, passant ses doigts sur la selle en cuire, s'émerveillant de la ligne séductrice de la bête de métal.

     

    - C'est le monstre ! S'exclamèrent plusieurs étudiants en reconnaissant Noan. 

    Akina gronda, les fusillant du regard. Noan sourit et attira la goule contre lui, baisant ses lèvres d'une caresse aussi légère que le battement d'aile d'un papillon. Choquée, elle le regarda, se noyant dans son regard noisette lumineux, mais ce dernier s'assombrit. Elle perdit son air tendre, cherchant à savoir ce qu'il lui arrivait.

     

    - Ils sont là. Murmura t-il d'une voix glaçante.

     

    Ses agresseurs étaient devant eux, là, derrière la voiture. Ses yeux prirent une teinte noire si profonde que même les goules prirent peur.

    Alec intervint, sans grand succès.

    - Noan, Seigneur Nam Jun nous a ordonné de ne pas faire d'esclandre.

    - Je sais. Lui répondit la glace.

    Une petite main fraîche, glissa sur sa peau, se frayant un chemin jusqu'à sa joue. Il tourna son regard noir à l'iris rouge rubis, vers elle. La scrutant profondément. Akina tressailli, mais ne recula pas.

    - Rentrons. Dit-elle. Tu m’emmène ?

    Il hocha la tête, donnant son accord à la belle créature dans ses bras. Il releva l'assise et en sortie deux casques dont un qu'il lui tendit. Tylane aida la goule à enfiler le casque, quoi qu'un peu difficilement, puis grimpa derrière, sur la moto. 

    - Iago, tu conduis ! Ordonna Noan durement.

    - Oui Maître ! Répondit se dernier en entrant dans le 4X4, enfonçant la clé dans la serrure et il mit le contact. 

    Noan mis son casque, grimpa devant Akina, démarra la bête, faisant gronder furieusement le moteur légèrement atrophié par ce mois sans conduite. Akina enroula ses bras autour de sa taille, plaquant sa poitrine au dos de son maître. Ce dernier tourna à demi la tête, puis abaissa la visière et donna un coup de pieds pour remonter la béquille, il lança son engin vers les cinq agresseurs devant qui il pilla brusquement.

    - Hé ! S'exclama l'un d'eux.

    Noan rabaissa la béquille de la moto, retira son casque, le laissa à sa belle, puis descendit pour s'avancer d'une démarche menaçante et pleine d'assurance, vers eux.

    -Que...

    - Comment...

    - Tu...

    - Ils...

    - Qui...

    - C'est bien, railla Noan, une lueur moqueuse dans les yeux, à vous cinq vous pourriez presque faire une phrase.

    Sa compagne gloussa, tenant le casque du vampire contre elle.

    - Ne pensez pas que j'ai oublié ce que vous m'avez fait, ni le fait que vous m'avez laissé pour mort dans cette forêt. Gronda t-il de sa voix profonde et menaçante. Mes employeurs non plus. Heureusement pour moi, les flics sont déjà au courant. Attendez vous à vivre un enfer. J'ai toutes les preuves vous incriminant et un bon nombre de témoins ayant déjà fait leurs dépositions.

    Akina se leva et vint mouler son corps contre le torse puissant de Noan qui entoura sa taille d'un bras possessif.

    - Je me disais bien que je reconnaissais ces visages, vous avez osez faire du mal à mon homme, vous allez le regretter. Tonna t-elle en les toisant méchamment.

    Fière de sa réaction, Noan lui embrassa la tempe avant de lui intimer de retourner à la moto. Elle ne rechigna pas et retourna s'asseoir sur la selle en cuir, enfilant son casque, tendant le sien au vampire qui sortie :

    - À bientôt en enfer messieurs.

    Il pris son casque, l'enfila, remonta la béquille et abaissa sa visière. Le goule se plaqua contre lui, les bras autour de sa taille, il démarra à nouveau, fonça droit sur le groupe qui s'écarta vivement tandis que moto et 4X4 partirent en trombe.

    - Comment est-ce possible ?

    - Quelles preuves a t-il contre nous ?

    - On va devoir s'en charger.

    Les quatre aquiéscèrent, même si ils étaient peu convaincue.

    Noan huma l'air, il avait sentit la même odeur que Eva, la gardienne hongroise qui vivait au manoir. Suivant son odorat, il fut conduit jusqu'à la station essence.

    - Tu vois ? Waban avait raison, fit une femme à la peau allé et aux cheveux brun foncé et longs. Quelqu'un allait bien venir nous chercher.

    - Oui, oui femme, tu as raison. Bonjour jeune homme. Répondit un homme appuyé sur une cane.

    - Bonjour, je m'appelle Noan Steiner, on m'a prévenu de votre arrivée, je vais vous conduire jusqu'au manoir.

    - Oh très bien, nous te suivons dans ce cas. Répondit-il.

     

    Noan se tourna vers le 4X4 et fit signe que tout allait bien.

     

    - J'irai plus tard chez mes parents. Annonça t-il à Akina qui se serra contre lui avec un peu plus de force pour lui communiquer son soutient. Il lui caressa la main pressée sur son torse, puis repris la route, guidant les deux voitures jusqu'au manoir caché dans la forêt.

    Alors qu'ils se garaient tous dans la cour, la femme descendit en trombe, se précipitant vers Seok Jin avec de grands gestes des bras.

    - Seigneurs ! S'exclama t-elle en sautant dans les bras de l'ange noir en riant.

    - Ama, Serek ! S'exclama se dernier heureux. Bienvenue en Transylvanie mes amis.

     

    Quand Nam Jun sortie sur le perron, la femme et l'homme s'alignèrent face à lui et posèrent un genou au sol, tête basse.

     

    - Maître, fit l'homme à la canne. C'est un immense plaisir de vous revoir.

    - Moi aussi Serek. Fit-il. Escroc à mage ayant pris femme, te voilà bien accompagnez mon ami. Relevez-vous.

    - Oh prenez garde mon Seigneur, fit Serek en riant, elle est très rancunière.

    - Tu ne crois pas si bien dire ! S'exclama la femme à ses côtés, les poings sur les hanches.

    - Tu es dans la merde Serek ! Pouffa JK en lui tapant sur l'épaule.

    - Vous ne croyez pas si bien dire jeune Seigneur. Gloussa le mage.

    - Noan, veux-tu bien leur montrer leur chambre s'il te plait ? Lui demanda Nam Jun.

    - Oui Seigneur, avec plaisir. Fit le vampire en souriant gentiment. Je vais prendre vos bagages.

     

    Il attrapa les valises, aidez par Serek, puir les précéda vers le manoir, les guida vers une chambre près de la grande salle de bal. Quand il entra, il s'effaça pour les laisser passer. La femme s’émerveilla de la décoration.

     

    - Cette chambre est magnifique !

    - Merci Madame. S'inclina poliment Noan.

    - Dis moi mon garçon, elle est insonorisée ?

    - Serek ! Hurla la femme en lui sautant dessus gueule grande ouverte.

    "Une wendigo ?!" Pensa t-il.

    Le mage la rattrapa et l'embrassa ce qui fit rougir le pauvre garçon qui eut vite fait de partir.

    Une horde venait d'arriver dans la cour, se saluant les uns les autres puis s'incliner face aux Sept, les saluant avec respect et grandes accolades.

    - Ah te voilà ! S'exclama Eva en lui faisant signe de s'approcher. 

    Noan se plaça un peu en retrait, cherchant à ne pas se faire remarquer face à toutes ces créatures exceptionnelles. Mais ses deux maîtres vampires en décidèrent autrement et se placèrent de part et d'autre de lui.

    - Gardiens ! Tonna Seok Jin. Merci d'être venu. Nous vous avons fait venir pour vous présenter le dernier des gardiens :  Noan Steiner.

    - Ce soir, aura lieu une fête en son honneur. Mais aussi pour vous raconter son histoire. Fit Yun Gi.

    - Des humains seront présent. Les avertis Nam Jun le regard plus sombre que les abysses. Ce que vous entendrez et verrez ce soir, je vous implore de lui venir en aide.

    Les gardiens dévisagèrent le garçon, puis les Sept, intrigués et curieux.

    - Montre leur les chambres. Ordonna Nam Jun.

    - Oui Seigneur.

     

     

    Plus tard, le manoir fut décoré pour la soirée. Aliments en tout genre, boissons aux multiples couleurs remplissaient les tables montées pour la soirée.
    Pièces montées, gâteaux, salade de pommes de terre, charcuterie, etc... Noan était impressionné par cet étalage de friandises qui lui étaient interdit. Il avait revêtu un costume noir, une cravate sombre mate était nouée derrière une chaîne en argent émaillée. Les chaussures italiennes à bout pointue, noir laquée, lui conférait une allure élégante.
    Akina, Morgan et Tylan apparurent accompagnées de Alex, Iago, Enzo et Aldwin, tous s'étant habillés de costumes sombres et de robes allant du noir au rouge jusqu'au violet sombre.
    Les quatre mâles avaient les épaules carrées, le torse puissant mis en valeur par leur choix de costume.

    - Les gars, fit Noan en les étudiant, vous êtes fort élégants, Mesdemoiselles, le sexy de vos tenues risques de nous tuer durant cette soirée.

    Les trois femelles pouffèrent, remerciant leur maître pour ce compliment sincère.

    - Noan ! S'exclama Eva, viens m'aider s'il te plaît !

    La pauvre Druidesse était toute seule dans les cuisines et ne savait plus où donner de la tête avec tout ces préparatifs.

    - J'arrive ! Répondit-il en prenant congés de ses amis pour aller aider la pauvre femme.

    Quand un ours-garou russe, du nom de Gurd, passa près de lui, il était chargé de plateaux, déposant ça et là les différents apéritifs, amuse-bouches et cocktails préparés avec minuties par l'hongroise.
    Noan avait sympathisé avec certains des gardiens, pour ce qui était des autres, il n'avait pas encore eut le temps de leur parler. Gurd s'arrêta, tout comme la plus part des créatures présente près d'eux.

    - Des humains. Annonça t-il. Ta famille semble être arrivée.

    Le fort accent russe de Gurd était assez compliqué à comprendre, mais le ton qu'il employait aidait assez bien à saisir les informations du moment.  Noan se tendit, la peur le fit trembler de tout son être, il se sentait suffoquer. Qu'allait-il se passer en leur présence ? Il ne vit pas l'ours faire signe à Akina et Alec de venir le récupérer.

    - Rejoins tes amis. Lui dit-il simplement. Je m'occupe d'Eva.

    Il hocha doucement de la tête, fixant le sol, cherchant à canaliser cette haine qui envahissait son esprit et qu'il le perturbai.
    Akina glissa son bras dans son dos et posa une main rassurante sur sa poitrine, ce simple geste lui permit de respirer correctement et de reprendre un temps soit peu, la maîtrise de lui-même. Que cette femme était extraordinaire, goule ou pas, elle lui était indispensable. Il aurait beaucoup de mal à se défaire d'elle.
    Il était amoureux, oui c'était le mot.

    Il se tourna vers elle alors et lui adressa un regard emplit de tendresse et de reconnaissance.

    - Merci ma belle. Dit-il en lui embrassant le front.

    - À votre disposition, Maître. Répondit-elle aguicheuse.

    Ils en rirent. Les Sept n'étant pas encore arrivés, il était de son devoir en tant que Gardien d’accueillir les invités au manoir. Aussi, il fit signe à Aldwin et Tylane d'ouvrir la grande double porte pour laisser passer les humains invités à la soirée.
    Bien que ces derniers obéirent, ils n'en restaient pas moins bouillonnant de rage au souvenir de ce que leur maître avait subit à cause d'eux, mais pour faire bonne figure, ils restèrent polis, un sourire de connivence affiché sur leur visage qui, selon Noan, sonnait beaucoup trop faux.

    - Messieurs, Mesdames, bienvenue au manoir de Noan Steiner. S'exclama Alec en s'inclinant.

    - Hmpf... Manoir de Noan Steiner. Marmonna une femme à l'allure hautaine et aigri.

    "Ce doit être la mère de Noan. Soyez sur vos gardes" Prévint Alec à ses comparses qui hochèrent discrètement de la tête, échangeant des regards entendus entre eux.

    Morgan la dépouilla de son manteau et de son réticule, puis leur indiqua de suivre Iago qui les amena vers la grande salle de bal.

    Il repéra son maître et se dirigea droit vers lui, suivit de la famille de se dernier qui détailla l'endroit avec une curiosité déplacée et avide, comme si ils projetaient déjà d'acheter l'endroit pour y expulser Noan afin d'asseoir leur supériorité.

    - Maître. Fit la goule en tapotant doucement l'épaule du vampire qui était en grande conversation avec Sid, le vampire français.

    - Je t'assure que la capitale n'est pas si terrible, tu devrais venir me rendre visite un de ces jours. Fit le français dans un anglais impeccable.

    - Et bien, j'ai hâte de venir te voir. Répondit le vampire avant de se tourner vers Iago. Oui ?

    La goule s'approcha de son oreille et l'informa que sa famille était là.

    Il releva la tête et croisa le regard méprisant et dédaigneux de sa mère et celui fuyant de son père. Quoi qu'ils étaient surpris de le voir aussi imposant et aisé qu'il y a quelques mois.
    Oh douce mère au regard de harpie, vous voilà étudier le nid afin de savoir de quelle manière vous allez pouvoir me l'enlever, n'est-ce pas ?
    Mais à peine se fit-il cette réflexion, qu'il éclata d'un rire clair qui attira quelques regards des humains comme des Gardiens.

    - Noan ? L'interrogea Sid.

    - Oh pardon, fit-il en tentant de se calmer, je pensais juste que ma mère avait le regard d'une harpie.

    Sid explosa de rire, suivit de quelques Gardiens.

    - Oh toi mon ami, ton humour me tueras. Pleura le français.

    - Mère, père, soyez les bienvenues dans mon humble manoir. Les salua t-il en prenant bien soin de ne pas éclater de rire à nouveau, surtout que la Harpie en question le menaça gentiment du doigt, mais son sourire moqueur ne put que l'amuser encore plus.

    La femme lui jeta un regard médisant et mauvais, à croire que les bonnes habitudes ne disparaîtrons jamais, soupira t-il. Mais en y repensant, quelque chose l’intrigua : il ne ressentait plus rien pour ces gens. La peur qu'il avait eut quelques instant plus tôt s'était volatilisée. Comme si elle n'avait jamais existé, comme si... Non, il ne se sentait plus du tout menacé par ces... étrangers.

    - Noan ! S'exclama une voix forte derrière lui.

    Il se tourna et vit Ama, la femme wendigo, tenir Akina dans ses bras, la pauvre créature était encore plus pâle que la mort. Il s'excusa et pris congés de Sid ainsi que des humains, se précipitant vers sa belle qu'il prit dans ses bras.

     

    - Chérie. S'enquit-il, que c'est il passé ?

    - Je... Ces humains ont une telle haine envers toi que je me la suis prise de pleins fouet. J'ai juste eu le souffle coupé, rien de plus.

    - Tu veux allez te reposer quelques instants ? Ama, pouvez-vous la prendre avec vous le temps qu'elle se calme un peu ?

    - Bien sûr. Viens Akina, je vais te faire boire un verre d'eau fraîche. Fit la wendigo en emportant Akina dans les cuisines.

    Alors qu'il les regardait partir, Alex s'approcha, tentant de savoir ce qu'il s'était passé.

    - Ferme les portes. Lui répondit son ami. Faites attention à vous. Cela va sans aucun doute dégénérer.

    - Bien. Répondit Alec.

     

    Aldwin et Enzo fermèrent les portes, les claquant fortement, signifiant que la soirée commençait et qu'aucun échappatoire ne serait permis.

    Noan se dirigea vers les escaliers, grimpant les quelques marches, afin de se faire bien voir et entendre de tous.

     

    - Mesdames et Messieurs, Gardiens, permettez moi de vous souhaiter la bienvenue dans cet humble manoir qui est le miens. S'exclama t-il en s'inclinant, ce que lui rendirent les Gardiens. Je vous accueille ici aux noms des Sept Seigneurs.

     

    Il s'inclina et se recula un peu sur le côté. Les Gardiens baissèrent la tête alors que les Sept descendaient lentement l'escalier. Les humains n'en firent rien, à croire que la politesse et le respect n'était pas encré dans leur gènes, Noan se sentit honteux d'en avoir été un...
    L'aura qui se dégageait des Sept était si oppressante que même les humains reculèrent de peur et gémir, baissant finalement la tête.

     

    - Mes amis ! Chers invités ! S'exclama Nam Jun, merci d'avoir répondu présent à notre invitation.

    - C'est un plaisir d'y avoir répondu, mon Seigneur. Répondit Sid en exécutant une révérence assez théâtrale qui amusa beaucoup les Sept et les Gardiens.

    - Sid, je suis heureux de ta présence. Mes soirées ne son jamais aussi élégantes qu'en ta présence. S'exclama Yun Gi en riant.

     

    Le français mima une révérence avec un chapeau.

     

    - "Seigneurs" ! S'exclama la mère de Noan avec mépris. Puis-je savoir pourquoi nous, les Steiner, avons été invités à la même soirée que cette... chose ?

     

    Un silence de mort tomba sur l'assistance qui tourna la tête vers elle, un regard froid et glauque braqué sur elle. Nam Jun sentit la gène du jeune vampire et posa une main sur son épaule.

     

    - Vous êtes donc la famille de notre jeune prodige. Lança t-il.

    - Je n'ai fait que le mettre au monde. Se défendit-elle du bout des lèvres, comme si le fait de parler de Noan lui était intolérable.

    - Silence vermine ! S'exclama une femme longiligne.

    - Qui êtes-vous pour oser me parler sur ce ton ?! Vociféra la femme.

    - Il suffit ! Gronda Ho Seok.

    Le loup gronda si fort que les humains prirent peur et se regroupèrent sur le côté.

    - Si vous êtes réuni ici ce soir, dit Tae Hyeong, c'est pour introduire Noan dans le cercle des Vingts.

     

    Un silence se fit, tandis que Nam Jun s'avança pour prendre la parole.

     

    - Noan Steiner, enfant rejeté et ignoré par sa propre famille, a du grandir sans le concours de cette dernière. Il a du apprendre très jeune à vivre... Survivre sans leur aide. De par lui-même il a su briller dans ses études, Major de sa promotion il a obtenu son diplôme avec brio.

     

    Les Gardiens applaudirent et ovationnèrent le jeune homme qui rougit, les remerciant timidement.

     

    - Bravo mon garçon ! S'exclama Serek en levant sa canne vers lui pour le féliciter.

     

    Tout fière, quoi qu'un peu gêné, il rougit encore plus. Mais cet instant d'euphorie fut coupé court par la suite du récit du seigneur vampire. Nam Jun raconta alors la mise à mort, le viol et les atrocités que certains humains présents ce soir lui avaient fait subir. Un vent glacé d'effroi et d'horreur parcouru la grande salle, les cinq agresseurs détournèrent la tête, cherchant à ne pas être reconnu. La détresse du vampire fut si palpable que Meryana, Aira et Hell, levèrent un bras vers lui, les larmes coulant sur leurs joues. Très vite, elles furent imitées par tout les gardiens outrés et choqués de ce qu'ils venaient d'entendre.

     

    - Noan est aujourd'hui, le vingtième Gardien protecteur des Sept. Annonça Seok Jin.

    - Et pour ce faire, la cérémonie du Sang doit être exécutée ! S'exclamèrent les Sept en chœur.

     

    Eva et Hell, la nécromancienne Égyptienne, s'approchèrent, portant dans leurs bras, une dague et des rubans de soie.
    Une table vide ne trouvait en son centre qu'une bassine de cuivre. Les deux femmes s'inclinèrent devant les Seigneurs, puis devant l'assemblée enfin, elles s'inclinèrent devant Noan qui le leur rendit.
    Levant la dague, Hell se trancha la paume. Elle laissa goutter quelques perles rouges écarlates qui toquèrent dans le fond de la bassine. Eva se trancha la main à son tour, laissant les gouttes de sang rejoindre celles de la nécromancienne. Puis, Hell s'avança vers Nam Jun et lui présenta le couteau. Ce dernier s'avança vers la bassin et s'y trancha la main. Chacun des garçons y fit couler son sang, pour que les Gardiens le fassent à leur tour. Quand tous eurent fini, Eva invita Noan à venir se placer devant la bassine pour y ajouter le sien. Il s'avança donc timidement et pris le couteau. Il respira un bon coup et se trancha d'une traite sa paume, qu'il serra pour y faire tomber le liquide poisseux et vital.
    Eva y jeta une à une, les bandes de soie et touilla à l'aide du couteau, trançant des signes à l'intérieur de la bassine afin de les imbiber au mieux.
    L'odeur métallique et très caractéristique du sang des créatures, déplut fortement aux humains. Et même si le père le fit savoir, personne ne s'y intéressa, trop concentré sur le rituel qui se déroula devant eux. De toute façon, qui voulait prêter attention à une famille comme la leur ?
    Quand Hell et Eva eurent fini leurs incantations, l'Égyptienne fit signe au jeune vampire de la rejoindre près de la table.

     

    - Toi, Noan Steiner, dit-elle haut et fort. Aujourd'hui, tu n'existe plus que pour servir les Sept Seigneurs, les protéger et prendre le rôle du 20e Gardiens de l'ombre.

    - Toi, Noan Steiner, fit Eva. Aujourd'hui, tu n'existe plus.

    - Bon débarras. Marmonna la mégère en ricanant qui fit sourire les cinq étudiants.

     

    Une ombre menaçante se déplaça jusqu'à elle, plaçant une griffe aiguisée contre la chaire de son cou.

     

    - Je vous conseille de vous taire tant que la cérémonie n'est pas fini. Murmura Alec.

     

    Noan tendit les bras, poings fermés. Eva y déposa les bandelettes de soie et lui demanda de les servir aux Sept. Il s'inclina devant les Seigneurs, posant un genou par terre, levant ses bras vers eux. Chacun pris une bandelette et... l'avala.
    Hein ? Ils avalent les bandes ? Noan les dévisagea, mais ne dit rien. Étrange comme rituel.
    Il revint vers Hell et distribua les bandes aux 19 Gardiens, chacun lui en pris une et l'avala. Quand il revint près des deux femmes, il les leur proposa.
    Akina apparu soudainement à son côté pour prendre la dernière bandelette et la lui fit avaler.

    - Aujourd'hui, le cercle des Vingts est enfin clos. Annonça Eva. Je vous présente : Noan, le Vingtième !

     

    Les Gardiens poussèrent des hurlement qui firent trembler les murs et les humains.

     

    - Noan ! S'exclama Gurd avec son fort accent, tu voilà presque un homme !

    - Oh laisse le grandir à son rythme. Le taquina Sid.

    Les rires fusèrent, puis un éclat blanc illumina le corps du garçon, qui se répercuta dans chacun des Gardiens et des Sept. Une chaleur s'insinua en lui, comme si un lien indestructible se créait entre eux. Comme si, on lui montrait à qui il appartenait vraiment : une famille. Oui, le lien était celui d'une famille qui l'acceptait vraiment et qui, il le savait, serai là pour lui et lui pour elle. Une main se posa sur son épaule, il tourna la tête pour voir Yun Gi lui sourire.

    - Maître. Pleura t-il.

     

    Soudain, ils furent interrompu par une voix masculine.

     

    - À quoi tout cela rime t-il ? S'exclama le père.

    - Mon frère, fit Sid à l'intention de Noan, les yeux ayant prit une tinte noire abyssale dont le seul point rouge fut ses iris. Il est temps.

    - Seigneurs ?

    - Vas, tu l'as mérité. Il est plus que temps pour toi. Lui répondit Nam Jun en souriant tendrement.

     

    Son ton était bien trop tendre, seule l'expression de ses yeux le trahissait.
    Vampires, Wendigo, goules et toutes êtres affamés, se transformèrent sous les yeux des humains, s'approchant d'eux avec soif, ou faim.

     

    - Que... Qu'est-ce que...

    - Noan, mon fils. L'appela la femme aigri, complètement flippée.

    - Avez-vous oublié, "mère" ? Je ne suis plus votre fils depuis bien trop longtemps. Prononça t-il.

    - Bébé. Fit Akina en arrivant près de lui.

    - Salut ta belle-mère, chérie. Lui dit-il en souriant, les canines lui blessant légèrement les lèvres, s'étirant longuement. Je te l'offre en guise d’épousailles.

    Akina fut si excitée, que sa libido gronda pour elle. Alors la belle repris sa forme répugnante originelle. Immondice affamée, se précipita sur sa proie. Un gloussement approbateur sortie de sa gorge putréfiée.

    - Qu'est-ce que c'est que cette chose immonde ?! Hurla la mère horrifiée.

    Noan l'attrapa par la gorge, serrant son poing fort il la plaqua durement sur le sol de la salle. Son regard était pénétrant et effrayant, sa voix glaça l'humaine sur place.

    - Je t'interdit  de parler mal de ma femme, espèce d’insecte insignifiant. J'ai promis à ma femme de t'offrir à elle, alors adieux, "mère".

    Puis il laissa Akina sauter sur celle qui lui avait donné le jour. Oui, adieux et que l'enfer ne vous soit pas tendre.

    Akina déchiqueta la gorge de la femme qui hurlait comme c'était pas permis, lui arrachant les cordes vocales. Ne laissant plus rien entendre qu'un gargouillis de sang sortant du trou béant de son cou. Il la regarda avec amour et rejoignit Sid ainsi que les deux Seigneurs vampires qui encerclaient les cinq agresseurs. Le père de Noan avait été englouti par Ama qui lui lança un grand sourire, inclinant la tête pour le remercier. Serek souleva sa belle pour l’emmener dans leur chambre. Déjà les bruits de leurs ébats raisonnaient dans le manoir, ce qui fit sourire le maître des lieux.
    Alors que l'un d'eux tenta de s'enfuir, Aldwin et Enzo foncèrent sur lui, se disputant tels des charognard, le corps du pauvre humain criant qu'on lui vienne en aide. Mais les deux goules tiraient tellement fort sur son corps que ce dernier se déchira en deux.

    - Vas y bébé, déchiqu'te le ! S'exclama Morgan dont la robe et le cou étaient tâchés de sang. La belle brune venait d'engloutir un des cousins de Noan.

     

    Enzo arracha alors la tête du gueulard et la fit rouler un peu plus loin avant de lui lacérer le torse, lui ouvrant se dernier creusant en lui pour venir y dévorer les organes et perforer son cœur encore palpitant. L'organe avait si bon gout, que la goule en gémit de plaisir avant de le vider entièrement, cassant les os, tirant aussi fort qu'il put pur y déloger chaque os, se délectant des bruits lugubres qui en ressortie. Il se redressa, reprenant forme humaine, attrapa la tête, puis souleva Morgan sur son épaule, l’embarquant dans leur chambre, faisant trembler les murs à leur tour.
    Aldwin s'amusa en arrachant les tendons, brisant les os et perforant les muscles dont une importante quantité de sang lui gicla dessus. Iago s'approcha de lui, une lueur coquine dans les yeux, il l'attrapa par le bras et le guida à son tour vers sa chambre. Alors que tous finir leur repas et quittait la salle pour se laisser aller à leur plaisir charnel, les quatre vampires eux, n'avaient pas bougés. Regardant les quatre victimes restantes, cherchant la tête pensante de cette belle bande de joyeux lurons.
    Nam Jun pouffa.

    - Seigneur ?

    - Tête pensante...

    - Désolé Seigneur, fit Noan, j'ai déjà fait la blague avec la harpie.

     

    Les quatre vampires éclatèrent de rire. L'homme recula jusqu'à cogner contre le murs derrière lui. Noan se plaça près de son épaule.
    Il tira sa tête vers lui, approchant ses canines de la peau du garçon pleurnichant, il murmura un sourire malsain relevant un coin de sa bouche :

     

    - Cette fois, tu peux vraiment m'appeler "Monstre".

     

    Puis il perça sa peau, sectionnant sa carotide. Sous les hurlements assourdissant, les trois autres vampires l'attaquèrent, variant la vitesse d'aspiration, se lançant le parie de qui allait le tuer en premier. Mais son cœur fut arraché par une main plantée dans sa cage thoracique. Noan s'était donné pour but de ne lui laisser aucun répis et d'en finir le plus vite possible pour aller posséder sa belle afin d'oublier ce massacre et sa vie passée. Il serra le cœur de sa victime si fort, que celui-ci éclata dans sa main.

    Nam Jun se redressa et lui ébouriffa les cheveux.

     

    - Te voilà libre maintenant.

    - Merci de m'avoir permis de me venger.

    - Noan ! S'exclama Akina qui fonçait droit sur lui, recouverte de sang. 

     

    Noan se leva et réceptionna la goule qui lui sauta dans les bras. La goule lui offrit ses lèvres, qu'il caressa avec une telle tendresse qu'elle en gémit.

     

    - Il y a des chambres pour ça ! S'exclama le changelin non loin.

    - Veuillez nous excuser, Seigneurs. S'inclina Noan en passant un bras sous les genoux d'Akina, la portant telle une princesse. Nous vous souhaitons une bonne nuit.

     

    Nam Jun sourit et lui fit signe de partir. Ni une ni deux, il prit ses jambes à son cou et grimpa quatre à quatre les marches menant à sa chambre. Il donna un coup de pieds fort pour que la porte se referme d'un coup, claquant un peu trop fort, mais il n'en avait cure actuellement.

    Il déposa sa belle dans la salle de bain, s’apercevant du sang qui recouvrait son menton, son cou, son décolleté et sa robe jusqu'à ses bras. Il lui arracha sa robe, dévoilant des seins ronds et fermes aux tétons auréolés d'un rose pâle.

    Son ventre plat, ses hanches étroites, ses jambes fines et ses cuisses musclées, mirent à mal le pauvre garçon qui déglutis avec peine. Il ouvrit la cabine de douche et en fit couler l'eau, il se déshabilla en un tour de main et embarqua la goule avec lui sous l'eau. Il ferma la porte et étreignit sa belle, la plaquant contre la paroi froide de la douche, l'écrasant de son corps, la pressant contre lui.

    Son regard sombre et menaçant excité Akina autant qu'il l'inquiéta, la faim d'elle qui s'y reflétait annonçait des moments fort... édifiants. Il planta ses bras de chaque côté de sa tête et prononça d'une voix profonde qu'il ne se connaissait pas :

     

    - Tu es à moi. Gronda t-il.

     

    Akina gémit, hochant la tête timidement, il écrasa sa bouche sur la sienne, franchit la barrière de ses lèvre et glissa sa langue à l'intérieur. Fiévreuse cette dernière chercha celle d'Akina, lui livrant bataille dans un ballet sensuel et érotique. Les gémissements qui s'en échappa ne fit qu'enhardir plus le vampire qui se pressa encore plus contre elle. Il envahit et posséda sa bouche avec violence, puis coula un bras le long de sa hanche pour lui entourer la taille, ses canines se plantèrent dans le creux du cou de cette dernière qui poussa un petit cris de surprise.

    - Akina. Feula t-il en la mordant.

    - Oui, Maître ! Crit-elle en balançant sa tête en arrière, ses bras autour de ses épaules, le gardant contre elle alors que son sang coulait sur sa peau puis dans la gorge de son aimé.

    La créature posa une main sur le sexe dressé et tendu à l’extrême de son amant vampire qui grogna, frissonnant à son contact. Dieu qu'il aimait ça. L'orgie sanglante avait éveillé en lui une part d'ombre et de violence qu'il savait être tapis, mais n'avait jamais laissé sortir. Akina savait canaliser parfaitement cette part d'ombre et en joua, elle glissa le long de la paroi pour venir le caresser.

    Prenant entre ses doigts la hampe brûlante et dur, faisant de simples gestes innocents, mais très vite, Naon n'en put plus, il avança et recula ses hanches, mimant l'acte sexuel qu'elle savait être bientôt pour elle l'extase.

    Aussi posa t-elle sa langue dessus arrachant un rugissement au vampire qui avait les deux bras plantés dans le murs, les poings serrés, la mâchoire crispée et le corps tendu, elle s'en délecta.

    - Tue moi ! Ordonna t-il d'une voix rauque.

    Alors, suivant l'ordre de son amant, elle le prit dans sa bouche. S'arrêtant par moment pour le savourer, puis fit des mouvements de va et vient de la tête afin de l'engloutir toujours plus profondément en elle.

    Il s'agrippa à la crinière de sa belle, lui imprimant un rythme des plus rapide et sauvage. Akina eut du mal à respirer mais comparer au plaisir qu'elle y trouva, ce n'était rien. Quand elle le sentit enfler dans sa gorge, elle se recula et il la releva.

    Le visage furieux, le regard fiévreux, son heure était venu.

    - Vengeance ma belle. Menaça t-il en se fondant entre ses cuisses.

    Du pouce il caressa cette bouche humide dont il en écarta les lèvres, telle une fleur en pleine éclosion. Lentement, il vint humer le parfum captivant de fleur sauvage de sa belle. Il y glissa le bout de sa langue quand elle se mit à gémir son nom, l'implorant d'aller plus loin dans son exploration, il ne se fit pas prier.

    Alors, d'un geste de sa langue, il la pénétra en profondeur, raclant et goûtant ses entrailles qui lui faisaient tourner la tête sans jamais y avoir put s'y abreuver jusqu'à aujourd'hui. La liqueur parfumée glissa sur sa langue comme un doux nectar que l'on dégusterai assis sur le haut d'une falaise en plein couché de soleil. Il alla toujours plus profondément, les cheveux tirés par une Akina au bord du gouffre.
    Il lui attrapa une jambe et la cala sur son épaule, la maintenant debout pour mieux la boire. Un doigts s'ajouta à son exploration langoureuse. Le cris d'Akina augmenta en intensité. 

    Puis un deuxième, un troisième rejoignirent le premier, faisant hurler la créature qui expérimenta son premier orgasme foudroyant. Tremblante, elle se laissa porter par Noan qui n'en avait pas encore fini avec elle. Il la fit pivoter pour la coller face à la paroi.

    - Cambre toi.

    Elle creusa son dos, ressortant ses fesses et offrant une vue plongeante sur son anatomie aussi dégoulinante que l'eau qui ruisselait sur eux. Noan lui empoigna les fesses, puis s'introduit lentement mais sûrement à l'intérieur de sa belle qui, quand elle le sentit forcer sa virginité, poussa un hurlement à en faire pâlir un ogre. Lui avait-il fait mal ? Allait-elle bien ? Noan n'eut pas le temps de se poser ces questions que la créature ondulait déjà contre lui, le cherchant.

    Un sourire carnassier s'afficha sur son visage et il la pénétra d'un coup sec. D'abord hésitant, très vite il trouva ses marques et partie dans une danse rapide et rythmé par les cris et les gémissements qui raisonnaient dans la pièce. Il la retourna, souleva Akina et la porta jusqu'au lavabo où il l'y assis. Position fort peu agréable, mais ils s'en fichaient bien, le simple fait d'être l'un dans l'autre était bien plus plaisant et la douleur du vase en céramique ne se fit plus sentir.

    Ils changèrent de positions et de pièces pour finalement baptiser leur chambre de leur amour furieux et sensuel.

    Quand ils se retrouvèrent à nouveau dans la douche, l'un face à l'autre, criant leur amour à tous, Noan sourit en la voyant trembler, l'orgasme n'était pas loin. Les murs tremblaient des gémissements et cris qui raisonnaient dans le manoir, chacun ayant besoin d'évacuer cet excès de plaisir charnel, en couple ou solitaire, le manoir n'était plus qu'un amas de sons et de cris érotiques.

    Alors que Noan donna un dernier coup de hanches, la jouissance fut si violente, qu'aucun d'eux ne sut comment ils allaient en redescendre.

    Flot continue, cris difficile à taire et tremblement innarrêtable, les voilà propulsés dans ce paradis des amants.

    Il leur faudra quelques minutes pour en revenir et se retrouver allongé sur le sol carrelé de la douche dont l'eau coulait encore sur eux. Leurs souffles étaient erratiques, les battements de leurs cœurs étaient bien trop rapide pour être vraiment calmé.

    Noan se redressa, tremblant légèrement, il souleva Akina qui avait perdu connaissance, la sortie pour aller l'allonger dans les draps. Prenant soin de sécher la créature, il la rejoignit à son tour, l'entourant de ses bras, il la tint serré contre lui et s'endormi.

     

     

    Une semaine était passée depuis la cérémonie et le massacre. Les Vingts Gardiens avaient beaucoup travaillé pour effacer toutes traces de la vie des humains mort. Aujourd'hui, Noan devait dire au revoir à ses nouveaux amis, chacun rentrait chez lui. Il était triste, mais savait que les moyens de communications et de locomotions ne manquaient pas pour se revoir.

    Ce dont il redoutait par contre était le départ des Sept. Comment réagirait-il suite à leur départ ?

     

    - Noan, merci pour tout mon frère. Fit Sid en lui serrant la main. N'oublie pas de venir en France, je serai plus qu'heureux de t’accueillir chez moi.

    - Je n'y manquerai pas. Lui répondit ce dernier en lui rendant son accolade et son sourire.

     

    Gurd lui conseilla quelques endroits à visiter en Russie avec lui et quelques bars, mais Noan n'aimant pas l'alcool lui répondit avésivement.

    Il salua chacun des Gardiens prêt à partir.

    - Mes amis, frères et sœurs, merci d'être venu. Les remercia t-il en s'inclinant.

    - C'était un plaisir, on remet ça quand tu veux ! Lui lança Khon.

    - Je te préviendrai pour cette nouvelle chasse. Sourit Noan en le saluant.

     

    Peu à peu, ils disparurent un à un, comme si ils n'étaient jamais venu.

     

     

    Transylvanie 2018.

     

     

    - Noan ! Tu es appelé !

    - Bébé cris pas, j'ai entendu l'appel.

    - On sera là pour ton retour.

    - Merci Alec. J'ai hâte de les revoir.

     

    Des gloussements firent rougir le vampire.

     

    - Ça fait déjà 20 ans que je n'ai pas revu les Sept. Dit-il comme un gamin.

    - Ta valise est prête, va.

     

    Il embrassa la goule avec qui il s'était finalement marié, salua ses amis et disparu. Le but de l'appel était le mariage de Nam Jun, après plus de 500 ans à errer sur terre, il avait enfin trouvé femme, Noan avait hâte de savoir qui elle était et comment elle serai.

    - Seigneurs, j'arrive.

     

    - Fin -