• Partie 1

    - In ! Je t'ai pourtant interdit de le revoir ! s'écria un homme d'un âge avancé.

    Main levée, le bruit d'une claque raisonna dans la pièce quasi vide.

    Intouch Chatphokin, universitaire intelligent et d'un naturel joyeux, était pourtant en larmes, confronté à son père et à la dur réalité qu'était sa vie depuis quelques mois.

    Korn Ariyasakul, fils d'un mafieux, avait attiré l'attention de Intouch.

    Solitaire et sombre, le garçon restait toujours dans son coin, ne cherchant des noises à personnes et ne voulant en aucun cas se mêler aux autres.

    Du moins jusqu'à ce que In n'entre dans sa vie, de lui-même.

     

    Intouch Chatpokin avait bravé les inquiétudes des élèves pour venir parler à Korn Ariyasakul et depuis ce moment-là, Korn en était tombé amoureux.

    Était-ce par reconnaissance ou à cause d'In et de ce qu'il était ?

    Cependant, leurs pères respectifs ne voyaient pas cette relation d'un très bon œil, encore moins pour leurs business... mais comment en vouloir à ces deux adolescents qui se découvrent une sexualité "hors normes" de s'aimer et de se rapprocher ?

    L'amour n'a aucune limite : d'âge, de sexe, etc...

    Mais la seule barrière que l'amour peut avoir est la mentalité. Hors, Intouch, sa sœur, leur mère, ainsi que les frères de Korn acceptaient leur amour. Ils avaient bien compris que l'homosexualité n'était pas un frein pour eux comme pour le couple, car seules les réfractaires pouvaient y trouver à redire.

    Cependant, quand bien même In soit d'un naturel joyeux, la douleur d'être rejeté par son père était ce qui attristait les femmes Chatpokin. N'étant que 3 garçons, les Ariyasakul devaient subir le travail de leur père qui était un mafieux craint en Thaïlande. Toutefois, les deux frères de Korn comprenaient la situation et encourageaient le jeune homme dans cet amour, lui apportant le soutient dont il avait besoin, allant même à l'encontre des interdictions de leur père.

    Mais dans ce salon froid et vide, Korn soufrait autant que In de cette pression inutile et pris la décision d'aller de lui-même chez An, la sœur aînée de son compagnon afin de lui demander de l'aide.

    In n'étant pas présent, il en profita pour quitter l'appartement qu'ils avaient acheté ensemble pour y vivre une fois leur graduation obtenue.

    Il prit sa voiture et lança l'engin sur la route en direction de la maison familiale.

    Sur la route, la colère, la douleur et son amour tenace pour In se livraient bataille dans son esprit et son cœur. Il voulait absolument faire accepter à leurs pères, leur relation, mais aucun des deux ne semblaient vouloir accepter la conversation et encore moins ouvrir leur esprit à la nouveauté. Seules les femmes Chatpokin et ses deux frères seraient plus à même de lui apporter l'aide et les réponses qu'il cherchait.

    Arrivé chez P'An, il se gara à l'extérieur de la cour pour ne pas se faire prendre au cas ou le père se trouverait à la maison. Il descendit de son véhicule et s'avança vers l'interphone sur lequel il appuya.

    - Oui ?

    Heureusement ce fut P'An qui lui répondit.

    - P'An, c'est Korn, j'ai besoin de vous parler.

    - Oh Nong Kron, entre, entre !

    Elle semblait inquiète et pressée, mais elle le laissa entrer et il se faufila dans la cour puis arriva devant la porte fenêtre qui faisait office de porte d'entrée. P'An se tenait là, un sourire chaleureux éclairait son visage.

    - Bonsoir, que me vaut cette visite tardive ?

    - P'An, j'ai besoin de vous parler. C'est très important.

    - Entre.

    Elle s'écarta pour le laisser entrer dans la maison et le dirigea vers le grand canapé et l'invita à s'y asseoir. Il refusa de boire quoi que ce soit et attaqua la conversation :

    - In ne se sent pas bien. J'ai peur que la pression de nos pères ne lui face perdre plus que ce qu'il ne pense.

    - Que veux-tu de moi ?

    - Je voudrais l'emmener avec moi durant quelques jours loin d'ici le temps qu'on puisse trouver une solution.

    - Tu sais que ce que tu me demandes va vous apporter plus d'ennuis qu'autre chose ?

    - Je le sais, mais d'ici là, j'aurai trouvé un début de solution pour faire entendre raison à nos pères sans blesser In. Je l'aime de tout mon cœur, je me refuse à me séparer de lui, mais si il faut que je me blesse pour le rendre heureux, je ferai tout ce que je peux.

    An posa une main compatissante sur le genou du garçon qui avait la tête penchée en avant, regardant ses mains jointes sur ses cuisses musclées.

    -Je sais que c'est compliqué pour vous, mais je ne peux rien te proposer comme solution hormis celle de ne plus sortir ensemb-

    - Jamais ! s'emporta le jeune homme en se levant d'un bond, le regard fou. Jamais je ne le quitterai, pour rien au monde !

    - Je sais Korn, je ne te demande pas de le faire, je te dis juste que je n'ai pas de quoi t'aider.

    - P'An, reprit Korn en se mettant à genoux cette fois, je ne cherche qu'une aide afin d'emmener In loin d'ici durant quelques jours afin d'y trouver une solution pour affronter notre retour.

    La femme dévisagea le pauvre garçon tiraillé entre son envie de bien faire et la douleur du rejet paternel.

    Aussi ce mit-elle a réfléchir à un lieu de retraite pour son frère et son compagnon. 

    Soudain ! 

    - Je sais ! Pourquoi ne pas l'emmener dans les montagnes au Sud ?

    - Dans les montagnes ?

    Korn la dévisagea perplexe.

    - Oui, In a toujours adoré le grand air et les hauteurs, mon amie Fume a une station balnéaire dans les montagnes, je peux lui demander de vous réserver un bungalow avec des noms d'emprunt.

    Toute contente, An se précipita vers son téléphone et composa le numéro de son amie qui répondit au bout de quelques tonalités.

    - Allô ?

    - Fume ? C'est An.

    - Oh Phi ! Qu'est-ce qu'il y a ?

    - Te reste t-il un bungalow de libre ?

    - Hmm.. attends je vais vérifier ça.... Oui, j'en ai un pour deux personnes, pourquoi ?

    - Peux-tu me le réserver ?

    - Sans problème, pour quand le veux-tu ?

    - Ce soir. Ils arriveront tard, mais mon frère et son compagnon viennent pour quelques jours.

     

    Le silence au bout du file fit comprendre à An que son amie venait de comprendre la situation, elle l'entendit crier des directives à ses employés pour préparer la chambre en question.

    Après s'être mis d'accord sur les détails financier et administratif, An envoya Korn dans la chambre de In pour qu'ils préparent le sac du garçon qu'ils chargèrent dans le coffre.

    - Merci P'An.

    - Profitez en et revenez vite pour régler cette histoire avant que ça ne tourne mal.

    Korn prit le chemin de sa maison pour préparer son propre sac de voyage. 

    Il rencontra ses frères qui firent mine de ne pas le voir afin de lui laisser une fenêtre de temps pour préparer son sac et fuir en toute discrétion.

    Quand il passa à nouveau devant les chambres de ses frères, il entendit un "connard", le faisant sourire. Il quitta la propriété et se dirigea vers l'endroit où se trouvait son compagnon afin de l'enlever pour une escapade bien méritée.

    - Euh In ? fit Treen, le meilleur ami du jeune universitaire. Y a quelqu'un pour toi à la porte.

    In se leva de son coussin pour rejoindre son ami qui se tenait à côté de la fenêtre.

    - Korn ? P'Korn !

    In quitta la chambre en courant, il dévala les escaliers et sortie de la maison pour le rejoindre dans la cour et sauta au cou de son compagnon qui le réceptionna dans ses bras, sourire aux lèvres.

    - Qu'est-ce que tu fais là ? 

    - Quoi, je n'aurai pas dû ?

    - Si ! Je suis juste étonné que tu sois là.

    - Tu me manquais.

    In rougit et embrassa l'universitaire auquel il s'était accroché tel un Koala. Korn le tint serré contre son torse, embrassant le jeune homme avec douceur et amour.

    Treen, qui avait observé la scène depuis la fenêtre de sa chambre, appela le couple; les invitant à rentrer.

    In refusa de lâcher son compagnon qui continuait de sourire comme un benêt, il saisit In par les fesses, les empoignant fermement dans ses mains et grimpa les marches jusqu'à rejoindre la petite bande d'amis de son tendre.

    Les quatre amis éclatèrent de rire devant ce tableau attendrissant autant que comique.

    - Bonsoir, je viens juste vous le récupérer. annonça Korn.

    - Où est-ce que tu l'emmène ? demanda Treen.

    - Loin. Je ne peux rien dire, mais P'An est au courant, j'ai tout arrangé avec elle. répondit-il.

    Sa réponse vague laissait planer de l'inquiétude et beaucoup trop de questions. In dévisagea son compagnon qui lui sourit doucement.

    - Tu es prêt ?

    - Euh... oui. 

    Ils saluèrent les amis de In puis quittèrent la maison pour s'engouffrer dans le véhicule de Korn qui mis le contact et pris le chemin que son GPS lui indiqua.

    In tenta plus d'une fois à savoir où ils se rendaient, mais Korn resta muet jusqu'à ce qu'ils atteignent, des heures plus tard, l'entrée de la station balnéaire de P'Fume.

    Korn se gara devant le bâtiment principal et ordonna à In de ne pas bouger, sinon il gâcherai la surprise.

    Tiraillé entre la curiosité et l'envie de ne pas vexer son compagnon qui avait l'air de s'être donné beaucoup de mal pour ce voyage, In décida de rester sagement dans la voiture, préférant ne pas détruire les efforts du garçon en général si peu romantique.

    - Qu'est-ce qu'il prépare ? s'interrogea In en essayant de voir ce qu'il faisait à la réception.

    Korn fouilla dans son téléphone et présenta à la réceptionniste une note que P'Fume lui avait envoyé et qu'il devait présenter dès son arrivée.

    - Bonsoir, fit une femme assez jeune avec un grand sourire.

    - Bonsoir, j'ai appelé il y a quelques heures pour réserver un bungalow, on m'a dit de vous montrer ceci quand j'arriverai.

    La jeune femme pris délicatement le téléphone de la main de Korn et jeta un coup d’œil au message.

    Elle blêmit un instant puis tapa frénétiquement sur son clavier afin de trouver la note de service qu'elle avait sur son ordinateur.

    - Oui, j'ai bien pris en compte la réservation, voici vos clés et notre directrice nous a demander une totale discrétion ainsi qu'un service adapté à votre demande.

    - Merci à vous.

    Korn récupéra les clés, le plan et salua la jeune femme avant de quitter les lieux, son portable en poche. Il avait hâte d'être enfin posé avec In pour lui expliquer pourquoi il l'avait emmené aussi loin.

    Une fois dans le véhicule, il donna à In la carte et lui demanda de lui indiquer le chemin jusqu'au point qu'il lui montra sur le plan.

    Toujours aussi curieux, In coula vers son compagnon un regard emplit d'une envie pressante de savoir, mais à nouveau il se contenta de lui indiquer le chemin jusqu'à un bungalow assez isolé et spacieux.

    - Wow, c'est magnifique ! s'exclama In tandis qu'ils se garaient devant leur habitation.

    In sortie du véhicule, étudiant leur petit nid éclairé faiblement mais dont il pu voir une décoration romantique sans excès. Korn sourit en voyant son compagnon s'extasier.

    - Ça te plaît ?

    In se retourna vers le jeune homme et lui adressa le plus beau sourire qu'il ai pu voir sur ce visage qu'il aimait tant.

    - C'est magnifique Phi !

    - Allons voir à l'intérieur, lui proposa t-il en lui donnant les clés pour que ce soit à In d'être le premier à poser le pieds dans ce lieu.

    En ouvrant la porte, In et Korn tombèrent sur un salon spacieux ouvert par une large baie-vitrée qui devait donner sur un paysage à couper le souffle. La nuit, ils pouvaient voir les lumières éclairant telles de petites torches, la ville en contre-bas.

    In fit le tour du large canapé pour aller se coller à la baie vitrée.

    - P'Korn ! s'exclama t-il tout excité, il y a une terrasse !

    Korn s'approcha de In qui sautillait comme un petit garçon à Noël, ce qui le fit doucement sourire. In s'accrocha à son bras pour le tirer près de lui et ils purent admirer la vue. Soudain, quelqu'un toqua à leur porte encore ouverte.

    - Oui ?

    - Bonsoir, je suis...

    - P'Fume ? s'étonna In en découvrant l'amie de sa sœur.

    - Nong Intouch ! Comment vas-tu ? Tu dois être Korn, je me trompe ?

    - Non, en effet Phi, c'est bien moi.

    In les dévisagea tandis qu'ils se saluèrent respectueusement.

    - P'An m'a appelé pour réserver un bungalow sous un nom d'emprunt. expliqua la gérante avec un sourire qui trahissais sa grande compréhension quand à la situation. Ton petit-ami voulait te faire la surprise d'une escapade en amoureux et quoi de mieux que la montagne pour ça ?

    Le sourire de Fume s’agrandissait d'excitation en observant la réaction du plus jeune qui semblait sur le point de sauter dans les bras de son compagnon et de l'embrasser.

    Joie contenue, car elle se trouvait encore dans la pièce avec eux. Fume se reprit et leur proposa une visite guidée du bungalow.

    Ni une ni deux, elle leur fit visiter la cuisine ouverte sur le salon, avec un bar dans un style américain décoré avec des fleurs thaïlandaises, ce qui donnait un aspect exotique à la pièce. Puis la salle de bain dont la fenêtre donnait sur la ville en contre-bas, la baignoire basse et encastrée, était faite en céramique blanche, une mosaïque recouvrait les murs de la pièce, In la trouva très jolie et s'imaginait déjà prendre un bain avec des bougies allumées tout autour d'eux...

    Il fut rappelé à l'ordre quand Korn le poussa gentiment pour le faire sortir.

    - Et voici un bureau, si vous avez besoin de travailler ou autre chose...

    Fume ne termina pas sa phrase, mais son sourire mutin laissait sous entendre beaucoup de choses qui firent rougir le couple derrière elle.

    Elle les guida vers un escalier qui menait à une mezzanine qui possédait une sorte de petit salon avec un canapé profond et une télé, des plantes étaient disposées un peu partout de façon à ce que l'harmonie du lieu ne soit pas bancale. Une porte se trouva sur le murs derrière le canapé.

    - Et voici votre chambre ! annonça t-elle enfin.

    Fume ouvrit la porte et s'écarta pour les laisser entrer. Galant, Korn laissa le petit curieux passer avant lui.

    In alluma la lumière et tomba des nues.

    La chambre était spacieuse mais sans trop être prétentieuse non plus. Elle possédait un grand lit bas à baldaquin, les toiles blanches ne cachaient rien, mais formaient un voile protecteur contre les insectes nocturne. Un coin de la pièce était aménagé en un petit coin lecture : une chaise avec une table basse et une lampe sur pieds près d'une fenêtre.Des tables de chevet étaient disposées de part et d'autre du lit, une lampe posée sur chacune des tables, le cadre était plus que romantique, le bois lustré et sombre offrait au couple la sensation d'être dans un rêve.

    - Ça vous plaît ? tenta Fume peut sûr d'elle.

    - C'est magnifique, merci Phi ! s'exclama In en faisant le tour de la chambre, des étoiles dans les yeux.

    - Merci beaucoup P'Fume, la remercia Korn.

    - N'hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit, voici mon numéro personnel et vous pouvez demander aussi à la réception.

    Elle les quitta après avoir donné les derniers détails ainsi que leur avoir fournis un dépliant sur les activités que la station proposait.

    Korn sortie pour récupérer leurs sacs et les déposa dans le salon, à la grande surprise de In.

    - Comment tu as fait pour ramener ce sac avec toi ?

    - P'An. répondit simplement Korn en soufflant.

    In sourit et vint s'installer sur le large canapé, regardant Korn s'affairer à défaire les sacs de courses que leur avait gentiment donné P'Fume avant de les quitter.

    In se sentait si bien dans cet endroit merveilleux, mais il savait au fond de lui que ce n'était qu'un rêve et les rêves étaient fait pour être un moment pacagé, éphémères avant de disparaître pour laisser place à un esprit vide et frustré au réveil.

    Il se leva, la mine inquiète et s'approcha de Korn qui rangeait des paquets colorés dans les placards au dessus des plaques de cuissons.

    - P'Korn. l'appela t-il.

    - Hm ?

    - Pourquoi on est là ?

    Korn suspendit son geste, un sachet de pâtes dans la main, le bras tendu en l'air. Lentement il rabaissa son bras et posa sur les plaques le paquet, il s'accrocha au rebord de la cuisinière, serrant ses doigts jusqu'à faire blanchir les jointures de ses doigts.

    - Je veux que tu sois heureux... In.

    - Je le suis, avec toi Phi.

    In s'approcha pour entourer sa taille, posant son menton sur l'omoplate de Korn.

    - Je suis heureux quand je suis avec toi, quand on se chamaille, qu'on s'aime, te voir sourire et t'entendre me gronder... Tout ça fait que je suis heureux quand je suis avec toi. lui avoua le jeune homme.

    - Mais tu es triste parce que ton père rejette notre amour et surtout rejette le fait que tu sois gay. lâcha sombrement Korn sans ce retourner. Tu es triste parce que ton père est fermé d'esprit et que la pression mise sur toi te bouffe, tu es triste parce que ta famille n'est pas complètement d'accord avec notre histoire, tu es triste parce que ton père et le miens nous refusent...

    In l'obligea à pivoter pour lui faire face. Korn avait le visage fissuré de tristesse et d'une colère mêlée. Il voulait le bonheur de son compagnon autant que le sien, mais n'arrivait pas à allier les deux parce que leurs pères refusaient ce qu'ils vivaient depuis presque un an.

    La pression craquelait le beau sourire de In et cela tuait Korn à petit feu, voir la joie et l'insouciance de In devenir si terne le mettait à mal et il ne voulait pas de ça, seulement la solution n'était pas simple à trouver.

    Un léger baiser se déposa sur sa bouche, faisant sursauter Korn.

    - Mais je t'aime, P'Korn. murmura In dans un sourire timide.

    - Je t'aime aussi In.

    Le faible sourire qu'il lui offrit, suffit à conforter In dans l'idée que vivre ensemble était la meilleure solution pour tout les deux. Loin de leurs pères mais proche de leurs familles qui eux les soutenaient toujours.

    - J'ai une surprise pour toi. dit soudain In qui retrouvait cet éclat de joie que Korn lui connaissait si bien.

    - J'aime pas quand tu souris comme ça, c'est jamais bon.

    In partie d'un grand éclat de rire et alla chercher sa sacoche qu'il avait pris avec lui en quittant la maison de Treen.

    Il fouilla à l'intérieur jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il y avait fourré, puis revint dans la cuisine, les mains derrière le dos un sourire coquin releva un coin de sa bouche.

    Cette bouche qui donnait des envies lubriques à Korn qui, au prix d'un effort surhumain, réussi à ne pas la fixer sans quoi il l'aurai dévoré ici, dans la cuisine. In avait des lèvres d'un roses brillant qui ne faisait que l'appeler pour des baisers fiévreux, ce que Korn tentait d'ignorer, non sans mal.

    - Tadam ! s'écria le garçon en ouvrant ses deux mains à plat face à lui.

    Korn prit un bout de fourrure et le leva l'air perplexe.

    - In, qu'est-ce que c'est ?

    - Ce sont des porte-clés fox tail ! lui expliqua t-il tout fier de lui.

    - Euh... c'est toi qui les a fait ?

    In secoua la tête confirmant avec un grand sourire.

    - On dirait plutôt un... 

    - Oh tu peux l'utiliser comme ça aussi, tu veux qu'on essaye ?

    - Non merci !

    Korn lui rendit l'objet étrange et pris la fuite sous le fou rire de In dont les échos l'accompagnèrent jusque dans la salle de bain, pièce où il trouva refuge, du moins jusqu'à ce qu'il y trouve quelque chose d'encore plus honteux.

    - P'Fume... P'An...

    Le pauvre garçon se mit à rougir de désespoir, c'était déjà une torture pour lui de ne l'avoir fait qu'une fois et de n'avoir pu réitérer l'expérience, mais surtout de devoir se contenir car la pression paternel lui coupait déjà beaucoup ses envies. Mais les agissements de In et maintenant ça... 

    - Je vais pas survivre. souffla t-il en se passant de l'eau sur le visage.

    - Phi ! fit la voix triste de In de l'autre côté de la porte. Je suis désolé, je voulais te faire sourire un peu.

    Korn ouvrit la porte et trouva son compagnon la mine perdue. Sa bouche n'avait plus cet éclat brillant qui l'excitait, ses yeux avaient perdu leur lueur joyeuse qu'il aspirait toujours à voir briller en lui.

    Korn s'en voulu et pour toute réponse attira In contre son torse pour prendre d'assaut ses lèvres en un baiser libérateur.

    In dû se tenir à ses épaules pour ne pas tomber, il poussa un gémissement étouffé  quand leurs langues se nouèrent l'une à l'autre. Korn lui enserra la taille pour mieux le plaquer contre son torse et le pencha en arrière pour mieux avoir accès à ses lèvres et ainsi approfondir leur baiser qui devint exigeant.

    Quand Korn s'écarta enfin, les yeux de son compagnon brillaient d'envie.

    - Je t'aime In, je suis désolé si je t'ai blessé.

    - N-Non, tu ne m'as pas... Je...

    In, ne trouvant rien à dire, revint à la charge, capturant le visage de Korn entre ses mains, son regard se planta au fond du sien, sondant ses pensées. Il l'embrassa avec infini douceur, telle une caresse délicate sur cet homme qu'il trouvait trop dur envers lui-même. Les mains de ce dernier remontèrent dans les cheveux de In, passant dans son dos, sur la chute de ses reins, glissant même dans le pantalon noir typique des universitaires du pays, créant de long frissons sur sa peau.

    - Phi... gémit-il.

    - Je vais pas survivre In... Je ne vais pas y arriver. murmura Korn en trouvant l'entrée de son paradis personnel que détenait In.

    - Phi ! feula le pauvre jeune homme qui dû s'accrocher à la nuque de Korn.

    Un doigts s'insinua en lui, très vite suivi d'un deuxième mais se retint de rajouter celui qui élargirait l'espace. Il voulait le mettre dans le même état que son "porte-clé" l'avait mis.

    Jouant de ses doigts, Korn sentit que In allait jouir d'un moment à l'autre, aussi s'arrêta t-il quand ce dernier se contracta.

    - Non, murmura t-il diaboliquement, pas encore. Pas tout de suite.

    - Phi ! hurla In quand ce dernier le quitta pour préparer le dîner

    .

    Frustré, In se réfugia dans la salle de bain, à son tour, pour se doucher et tenter de calmer son corps échauffé.

     

    - Pervers diabolique !

     

     

    [...]